ne langue nouvelle lèche la terre entière
ses voyelles solitaires saturent les synapses
ses consonnes sucrées ligotent de spontanés scientifiques
espéranto des pèse-personnes
l’addict accourt vers l’onctueuse substance
gourmands de tous pays ouvrez grand
notre père des appétits est ici
notre mère des rondeurs est à l’heure
les paroisses du palais frôlent l’émeute
l’héroïne marron affole tout lipidineux
de Quechua à Vladivostok règne le neuro-grasmetteur
les balances se barrent les régimes remballent
la coke brune défonce en toutes langues
maître Nutella en son pot compacté
tient à peu près ce langage
« je suis l’all-fat et l’omegras
le commencement de la faim éternelle
léchez car ceci est mon sucre rêveur
avalez car ceci est le salut des palais amorphes
savourez car ce ceci est l’onctueur ultime
dans le ciel à l’endroit
même les oiseaux acceptent
la fonte des ailes au soleil
dans le ciel reverse
où vivent les hypers
glisse un énorme nuage dégoulinant
tous les enfants sucent
leurs doigts en rêve
à croquer la salive
nu tel le poisson multiplié par Jésus
tel la nouvelle jérusalem lipidique
là est le pot là est la vie
au rayon alimenteur
là où la faim jamais
ne compte en bourrelets