e matin me fait remonter en surface
poisson de petite profondeur happé dans le liquide levant
dans les ondes au premier jour du monde
le nom du pêcheur je l'ignore
le nom de l’appât je l'ignore
le nom de la fin je l'ignore
le bruit des eaux cascade doucement au creux de mon lit
brins d'herbe endormis au courant éternel
je remonte le temps et la mémoire des eaux me traverse
là où la rivière fait la pause je ne vais
escalader l'horloge des eaux c'est mon histoire
je sais les soupirs et les troubles
je caresse l'univers entier d'une ellipse de ma queue
la pluie tombe de l'espace au-delà
nageoire vibrée nageoire déployée
ouïr et fuir et ouïr encore
avec les eaux s'en aller au loin
ils viendront
jeter l'effroi figer mes eaux
l'au-delà à contre-saison
héberge les bras morts de mes rêves