a poésie est une œuvre à la marge
que personne ne suit
pourtant se poursuit
avec d'infimes carburants
le temps des joies, à peine
le temps des chagrins qui traînent
dérision en boucles amères
moisson d'enthousiastes naïvetés
aujourd'hui, poésie en clapier
la petiote à l'air confinée dans de l'air bouchonné
elle s'apprêtait à sortir, faire vivre l'azur dans ses poumons
elle y croyait à fond
j'y ai cru aussi, hou la la oui
avec elle, j'ai cru voir la lumière
sur l'écran
il parlait bien
du haut de son crâne glabre
le bonus menteur tombé des sphères
vous sortirez car il est temps
tant et tant de professions
de foi peut-être
de bonneteau sûrement
il aligne les promesses
comme pilchards en boite
pas sorti en attendant, niet
les chaussures du poète
appellent le gravier le soir au fond du lit
pour qui sont ces chausses de toute façon,
l'archiduc chasse en appartement uniquement
en poétique compagnie, please
demain, oui, c'est sûr comme l'or n'es pas plomb
demain il pleuvra du miel et la mitraille
n'aura plus cours pour les poètes dépoitraillés
sur les places de la République
la République aura du carburant
ce sera liesse sans laisse
épiphanie du mystère des âmes
les mots rejoindront les choses
pour se donner des gages d'amour
jamais je ne trahirai les choses
comme le glabre et la gravure de mode
le firent
dehors la poésie sera à l’œuvre
dessinera des moutons sur le front de maires
qui n'en pourront mais
car les jolis mois ne peuvent plus supporter la
naphtaline, la poésie naphtalinée non plus
c'est le cœur, vous dis-je, le cœur en prison
qui part en premier
ainsi les premiers de cordée finissent par
dévisser les montants, les serrures et
chopent le virus de la débine
les poètes ne meurent jamais immobiles
toujours à bouger ils sont habiles
les mots leur échappent, ils courent après comme les enfants
c'est métier transparent pour les êtres des étoiles
c'est un métier qui réclame du mystère.