« Je » (suis) un poète contemporain vient de naître comme série. En voilà la teneur, la raison, ou plutôt l’envie profonde.
Je est un autre enfoncé dans la vase du présent. Les mots exorcisent sa peur, son affaissement. Poète, pourquoi, comment ?… La question est mal posée par la prêtrise d’une rationalité en faillite. Dos aux mur. Contemporain, je suis là, je vois, je vis comme je meurs. Je cueille des flers fanées, je cultive des arbres de plastique avec soin.
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je suis un poète contemporain limité
au malheur du monde perdu qui joue
qui joue avec le monde désastreux perso
corrélativement les ânes ne volent pas
les rires enregistrés sont modérés ab initio
je latinise je crétinise je dramatise je lyrise
si je me sens assez mal pour faire
à nu sur la table je m'auto-dissèque
dire je dois faire et pas autrement
pour le respect pour la lueur
qu'avec vous l'univers complice je partage
ma poésie est noire
grise quand il fait beau
quelqu'un quelqu'une peu capturé.e par l'incessant comique
de baltringue
réalise-t-il l'amère liberté des matins nauséeux
de l'haleine piquante
des messages qu'on s'envoie à soi-même pour
ne jamais les lire
la poésie ne me procure que l'immense liberté de creuser
dans l'absence de fond
avec une petite lueur pour m'éclairer
et mon doigt bien tendu