« Je » (suis) un poète contemporain vient de naître comme série. En voilà la teneur, la raison, ou plutôt l’envie profonde.
Je est un autre enfoncé dans la vase du présent. Les mots exorcisent sa peur, son affaissement. Poète, pourquoi, comment ?… La question est mal posée par la prêtrise d’une rationalité en faillite. Dos aux mur. Contemporain, je suis là, je vois, je vis comme je meurs. Je cueille des fleurs fanées, je cultive des arbres de plastique avec soin.
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c'est bel et bien
décidé
là où j'erre entre deux rides et trois cachets
avec l'eau du bain ?
on a passé un bout de collégialité ensemble
si le mot ensemble peut-être perçu, vécu
comme un vocable strictement fonctionnel
j'en ai aujourd'hui assez d'errer autour de moi
à creuser les ornières qui vont définir strictement des gouffres
inévitablement ment
fatalement dément
démentis évidemment
d'attendre un regard comme une main
je t'ai écrasé d'accord mais je ne voulais pas te faire mal
je t'ai brisé d'accord mais tu l'as cherché
à déclarer des déclarations dysfonctionnelles
des aveux malheureux de sordides paroles avec des fleurs
non tu n'as pas dit ça
même pas tout ça
et rien de tout ce vide que tu as brisé en petits morceaux
dans mon petit intérieur
n'est venu
alors bien sûr tu sais ce qu'il en est de moi petite fiotte à genoux
du monde puant
du monde et de toute ceux qui t'ont fracassée en passant
mais tu ne sais pas
pas pour moi
tu ne veux même savoir
tu n'entends même pas
et même que je pars
je pars même
comment ça claque une porte
quand on a plus de coeur pour la fermer ?
bon je me tais