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« Je » (suis) un poète contemporain vient de naître comme série. En voilà la teneur, la raison, ou plutôt l’envie profonde.
Je est un autre enfoncé dans la vase du présent. Les mots exorcisent sa peur, son affaissement. Poète, pourquoi, comment ?… La question est mal posée par la prêtrise d’une rationalité en faillite. Dos aux mur. Contemporain, je suis là, je vois, je vis comme je meurs. Je cueille des fleurs fanées, je cultive des arbres de plastique avec soin.
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je suis un poète contemporain 71+
toujours écrit pour sauter la mort
les poches trouées par ma lumière
je chante je m’en vais
je m’en vais je chante
partir comme on chrysalide
partir comme on aspire à respirer
de nouveau
la plainte de l’arrachement
devient sourde
oreilles oreillantes de nouveau
je glisse je m’extrais
je m’en vais
je file je fuse
route de la poésie
lumière plein les poches
adieux aux faces blêmes
adieu aux épines
adieu à l’attente des attentes
adieux aux vaines
rancœurs enlacées
je pars
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