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Alain Lasverne.

Alain Lasverne.

petits pas, obstinations diverses


Variance

Publié par alainLasverne sur 3 Mai 2021, 16:26pm

Variance

es nuages s'appellent, se groupent et s'amoncellent, pluie suspendue en plein cœur, devant la glace dans tes yeux. Le feu entre nous qui palpitait, s’éteint. Chaque jour le voir s'épuiser un peu plus. Tu me tournes le dos. Je te giflerai un jour, j'écraserai ce malheur barbouillé sur ton visage. Encore un peu, rien qu'un instant, brûler, brûler encore, nous deux. Oseras-tu serrer tes mains, refuser l'escalade si douce vers tes seins. Je connais ta peau par cœur, ton cœur bat à la place du mien, Tu me connais pour m'avoir fait naître à notre amour.

 

Ni pour toi, ni pour moi il n'y a eu d'avant, ni d'autre réalité, ni d'autre espérance. Jamais d'autre serments, ni d'autre langue pour caresser nos nerfs. Ni d'autres angoisse que l'attente de nous. Je pourrais te percer, je pourrais te tuer, là. Là où l'univers se replie en moi, eau morte de solitude. Ma lame jouirait une dernière fois de toi, pour toi.

 

Au bord du vide, il existe une marche bleue et fêlée. On l'appelle la marche des morts-vivants. Ni tout à fait solide, ni tout à fait stable, elle sent l'usure, elle tremble de disparaître bientôt. Elle affûte cette mélodie, tu sais, pour chaque seconde qui s'avise de s'éloigner. Cette mélodie en toi, je l'entends. C'est l'atroce gong de la vie qui mute, qui me devient étrangère. Gong, terrible gong d'un cœur en partance.

 

Au creux humide de ta lumière demeure une perle. Une perle qui n'a plus de nom, que ne traverse plus aucun signal. Son silence me chuchote un mystère que je ne peux entendre. Comment se fait-il que si mes doigts cherchent encore à te dessiner, ils ne trouvent qu'un air embaumé...Je continuerai encore à créer du bout des doigts, sur les murs, sur la vie qui s'en va. Sur l'ourlet de ton oreille ou le pli de tes fesses, je cueillerai une fois encore quelque chose qui est plein et s'épanche toujours vers toi pour t'accueillir sans cesse, quelque chose qui s'appelle moi.

Arrache-moi les yeux et tu ne verras plus rien.



Variance (fig.) : capacité à prendre des valeurs de plus en plus éloignées de l'espérance initiale



 

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