le caillou rebondit à la surface miroir
il ne supporte rien que chocs déjà oubliés
il veut s’envoler dans le jour poreux
il veut s’envoler plein horizon
il veut ne connaître que la grâce
je sais ricocher comme toi
mon ami des temps stratosphériques
déjà au bord des eaux préhistoriques
nous lancions la gravité au ciel
le caillou sait qu’il a déjà perdu
il vole à perdre haleine
telle est sa trajectoire
telle est son origine
je ne sais plus ricocher comme toi
mon ami des temps épiphaniques
dans les replis de la terre quelque chose pourtant
crie et pousse la nuit des mottes
quelque chose voudrait rallumer les ombres
la courbe du ricochet salue la lumière
nulle trace nulle entrave sur l’élan
la courbe du ricoche salue la fatalité
elle court à son terme glorieux comme
le nénuphar déploie la majesté de l’étang
le monde dans ta main jamais n’abdiquera
ton galet tracera la belle courbe de l’homme
le futur est son présent
sa destinée jamais ne repose