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Alain Lasverne.

Alain Lasverne.

petits pas, obstinations diverses


Poste Macron

Publié par alainLasverne sur 14 Avril 2020, 21:03pm

 

reize avril, vingt heures, sur tous les médias officiels on peut entendre E. Macron, président de la France, cet imaginaire pays marchant toujours vers la grandeur sous la houlette de son inspiré monarque.

 

E. Macron, donc, adressait un énième message à ses « chers compatriotes » . Message qui laisse persister quelques douloureuses interrogations et surtout une triste incrédulité le tout décrypté plus avant.

 

 

 

Sur la forme, d'abord. Heureusement, le/la secrétaire assurant les sous-titres rame pour suivre les propos du maître des écrans. On la sent à la peine, c'est rassurant, tandis que le primus inter pares déroule, tout à fait indifférent à l'intendance, comme le seraient de la même manière quelques responsables devenus célèbres par l'épaisseur de leur arrogante bêtise; on ne citera personne personne, tant on se bouscule au portillon.

 

 

 

Le Président Macron, donc. lit son prompteur, semble-t-il à la fixité de son regard. Il lit bien, avec l'accent de Chartres, un texte soigneusement ficelé, avec chapitres, additifs et même improvisations prévues. Dommage que personne ne puisse se reconnaître dans cette adresse aussi adaptée à la situation que Sylvester Stallone aurait pu l'être dans le rôle dans le rôle de l'extra-terrestre de La soupe au choux.

 

 

 

Le corps est dans une crispation terrible. L'exercice est difficile, certes. Et surtout pour un président qui se doit, à double titre, de rendre des comptes. Un, au peuple souverain, par nature, à qui il doit des explications réelles et précises, deux, devant qui il doit a minima prononcer un mea culpa pour les fautes couvertes de mensonges qu'il a accumulées concernant cette pandémie coronavirale, qu'il a tout fait pour ne pas enrayer, par incompréhension de la situation politique de fond, une insensibilité dont il a donné, déjà plusieurs exemples malheureux et, peut-être quelques calculs adossés à la posture du Sauveur.

 

 

 

Évidemment notre cher président n'accepte ni l'item un, et encore moins le deux. Et donc, il ne veut pas être là, il ne veut pas avoir à expliquer, à s'excuser platement, ni à tenir non pas un « langage de vérité », mais livrer la situation en clair, réellement, assorties de décisions limpides et d'une perspective politique robuste. La pédagogie c'est bon pour les profs.

 

 

 

Lui serait plutôt dans le registre « ralliez-vous à mon panache blanc ». Sauf que l'impétueux héros, en fait de batailles, n'a connu que les arbitrages de coulisses et les arrangements boutiquiers sur le dos des plus faibles, depuis Bercy où il appris les fondamentaux du pillage d'un pays. Né coiffé, il a grimpé les marches qui s'offrent à tous les clones dorés de sa classe, aussi avide que peu nombreuse. Président par erreur, élu par la com'.

 

 

 

Le monarque a le regard vide, concentré sur la machine à débiter les éléments de langage, appliqué à ne pas se planter, ne pas trembler en débitant ses besogneux mirages.

 

Ses mains fines volettent comme si elle voulaient attraper un peu d'air pur, en vain. Il s'éveille dans la séquence « discipline » de ce long sermon sur la montagne. « Des règles, il y a des règles et il faut les respecter », « les règles ». Avant de retomber dans ce ton doucereux, presque mielleux, baisser la voix sur les moments de connivence, reprendtr du coffre à chaque changement de scène. Scène compassion, scène coûts, scène travail (votre), scène frontières, scène soignants, scène UE, scène...Chaque scène est bien éclairée, le son est parfait comme sur France-Culture. C'est insupportable.

 

 

 

 

 

Sur le fond. « Je », c'est à peu près tout ce que E. Macron condescend à livrer comme explication, projet politique, vision d'avenir pour un pays exsangue.

 

Pour preuve, il ne donnera pas un seul chiffre sur les aides effectives et urgentes dont les vieux, les malades, les esseulés, les mères célibataires, tous ces démunis à moins, beaucoup moins, souvent, que 1750€/mois ont en porte-monnaie, ou plutôt avaient en porte-monnaie avant que les portes ne se referment. Ils ne représentent que 50% du pays.

 

S'il balaie le registre des problèmes, c'est en technicien com'. Il survole la définition des difficultés et s'envole loin de toute solution concrète, comme le sous-préfet au champ. Au chant. On me pardonnera cette formule facile. Facilité induite par la la légèreté coupable du propos macronien.

 

 

 

Bien malin qui pourra dire, des soignants, des pompiers, des petits commerçants ou des EPHAD, ce qu'il recevra, quand et comment. Même grimé en contremaître du service France, Macron ne donnera pas les éléments concrets de ce que l’État, Emmanuel Macron, va, doit faire pour ceux qui lui ont donné pouvoir de les servir.

 

Toujours plus vite sur l'autoroute imaginaire peuplé de mirages.

 

 

 

Une seule mesure affirmée, concrète, l'effacement de la dette des pays africains. Un geste, une ambition, enfin. Mais pas pour les français. Non pas que les africains ne soient nos égaux en humanité, en dignité, en valeur intrinsèque. Mais, j'ai la faiblesse de penser qu'Emmanuel Macron est président des français et que la dette nous concerne, nous étrangle aussi quelque peu, que nous l'avons remboursée plusieurs fois déjà, qu'elle est parfaitement illégitime. Ils ont bien de la chance nos amis africains, s'il ne connaissent pas le proverbe « Les promesses rendent les fous joyeux ».

 

 

E. Macron nous avait affirmé, il y a peu, qu'il y aurait des remises en question. De remise, on n'en voit pas l'ombre. Quant aux questions, elle s'accumulent. Son service de com' si étoffé parlait de « discours refondateur ». Ce discours est refondé dans la même guimauve que les précédents et invite finalement deux questions. Quoi et pour qui ? Toujours pas de réponse, mais le président de la France souhaite beaucoup de la part de ceux qui devraient instamment être mis à contribution. Pas besoin de citer des noms, tout le monde sait qui a profité largement de cette crise interminable, hystérisée par un virus.

 

 

 

Qui souffre réellement en ce moment ? Les membres du Medef ou la population des chômeurs en pleine expansion ? La réponse ne fait de doute pour personne. Sauf pour E. Macron qui distribue des promesses totalement creuses, ne dessinant pas l'ombre de décisions politiques concrètes , citoyennes, courageuses. Comment on va trouver les dizaines, les centaines de milliards qu'il faut pour maintenir notre misère commune – parce que le président prêcheur semble l'avoir oublié, le fond de l'affaire, c'est une révolte sociale massive anesthésiée par le corona, contre les décisions délirantes prises par un président partial pour soutenir ceux qui gambadent allègrement de crise en crise, les actionnaires, les patrons, fraudeurs fiscaux et autres délocaliseurs.

 

 

 

 

 

Le fond fâche E. Macron. Personne ne veut comprendre qu'il suffit de regarder le Président, de l'écouter et de le suivre. Il est le fond, et la forme. L'alpha et l'oméga.

 

Et pourtant, sur la Terre. Les soignants, les pompiers, les épiciers, les employés de mairie, les contrôleurs du train, les agents des finances, les éboueurs, les buralistes, les postiers...

 

 

 

 

 

Pas un mot d'excuse réelle, d'admiration sans fard, pour ces gens que le peuple applaudit soir après soir. Impossible de ne pas reconnaître qu'ils sont les fondations ignorées, méprisées, maltraitées d'un pays riche.

 

Pas un mot de refondation. Le niveau de vie, ou plutôt de survie des français, après tout ce que le président a dilapidé pour le groupuscule composant sa caste, est toujours en attente d'un plan Marshall. En français, un plan politique, des décisions démocratiques. E. Macron répète « je », sans donner de projets et de moyens, sans donner prise et maîtrise sur le réel que ce peuple qu'il ignore construit jour après jour.

 

 

 

Comment faire de la politique, avec quels instruments et pour quoi, et surtout pour qui. Voilà l’abime qui s'ouvre, les inconnues auxquelles E. Macron n'a absolument pas donné un semblant de réponse. Évidence incontournable qu'on ne peut que répéter.

 

Le franc, ou l'euro, encore ? L'OTAN ou l'indépendance pour les progressismes d'où qu'ils soient dans le monde ? La sécurité des drones, des télé-flicages partout et tous le temps, ou la liberté responsable ? Les groupuscules parlementaires coupés du réel, ou le RIC ?

 

La chloroquine ou les vaccins ? Ah, erreur. E. Macron a tranché cette question. And the winner is.. Les vaccins, l'industrie des Servier, de ce qui est le plus investi et rapporte le plus au CAC 40.

 

 

 

Je n'ai pas eu de regret en regardant la pénible prestation, d'E. Macron. Tout ce dont je suis encore plus sûr qu'avant, c'est que la situation va s'aggraver par sa permanente volonté de faire faire de l'argent à ceux qui ne savent qu'en faire.

 

 

 

A l'évidence, viendra un moment où Emmanuel Macron ne pourra surmonter tant de dénis et de propos dilatoires, mais il sera peut-être trop tard.

 

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