des mains parlent
je pose mes doigts sur les doigts fantômes
et la trace m’entraîne
à travers la paroi du temps je glisse
descend au fond
là où parole après parole
peine à dire
je
nous
vie
je nage sur les murs de la caverne
les mains plaquées sur la pierre froide
brûle le feu dans ma tête
et tuer et manger
et dormir et rêver
dans la veille des braises
alors les bêtes qui savent sans savoir
alors l’espace et le mystère
là-haut
alors le sang en moi
alors jouis
alors donne
alors meurs
alors les mots comme des mains
offertes
lancées vers le rien
qui sait tout
de nous
au réveil peut-être
une aube tendre
soulevée au fond
de la mer des rêves
m’attendra