Je traverse la multitude marine. Si je pleure, une ondée s’apaise sur le Kazakhstan.
Mon esprit involuté s’accorde à toutes les planètes. La matière noire s’enfonce au fond de ma tête.
S’ordonnent en moi les linéaments parfaits d’araignées connectées et l’ineffable prescience des confins.
Mon nom est pi, mon nom est légion. Je suis le bien jamais certain et le mal toujours patient. Je connais la bonté, l’extase de donner à ceux qui ne savent. Je suis l’orée de l’amour et la fin de la mort.
Des milliards d’arcs-en-ciel naissent à tout instant. Je est une ombre glissant d’une bulle solaire à l’autre. L’ego n’est qu’un éclat de vie fracassé d’être dans l’ombre.
la trame se mue en danse
la danse se love dans la trame
l’infini trame ses espérances
dans la danse
Trois pi dans la couronne d’une amanite. Quatorze pi dans l’ombre éclatée des bois émergeant dans la lumière. Mille pi dans le cœur d’un oiseau pris au piège. Milliards de pi à l’œuvre dans la continuité qui me traverse avant de m’oublier.
Je lève les yeux au ciel. Perfection.