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Alain Lasverne.

Alain Lasverne.

petits pas, obstinations diverses


Parallèles

Publié par alainLasverne sur 11 Mai 2021, 12:58pm

 

 

Parallèleses parallèles embouteillent le temps. Le sait très bien le scribe attelé à s'échapper d'entre ces lignes qui ne cessent de fuir parce qu'elles se ressemblent trop. Ces petites lignes pareilles, si fatalement pareilles, bien alignées dans le chemin de nos enveloppes mortes, qui s'ouvre et nous statufie dès qu'on se retourne.

 

Maintenant, le soleil va se cacher derrière la colline d'Agde, sa lueur tremble encore entre les bancs de nuages aux franges déjà ensommeillées. Il est temps de poser la tête à l'abri du vent, sur le sable patient. Temps de regarder encore une fois tous ces regrets informes qui croient se rappeler quelque chose qui voudrait n'avoir jamais existé, peut-être parce qu'il ne peut y avoir de scène à venir pour de vrais larmes.

 


Ces fracas accordés à nos corolles ouvertes à la lumière, les souffles de tes soupirs par moi conservés un à un dans la petite boite qui ne se rappelle pas comment traverser le temps, la lueur forcément fatale de tes yeux que je prenais pour un duo d'anges tutélaires.

 

Là, regarde, tu as dessinés des diamants, je les ai gardés, qu'y aurait-il de plus lumineux pour combattre la nuit. Et cette photo, tu étais bien tranquille au fond de ta bouche entrouverte qui soufflait tout ce que le silence pouvait contenir, à l'idiot serré contre toi.

 

L'idiot tente d'attraper un bout de soleil entre les grains de sable, mais la mer ronfle sans souci et n'a que faire d'un homme au bord de la nuit. Peut-être que mon père me montrera, du quelque part d'où il me regarde, comment on coupe le quignon de pain restant en bouts d'amour pour la route.

 

Les lignes affleurent maintenant. Au bord de mon esprit toujours la même fractale de l'oubli. Combien d'univers parallèles dans le rétroviseur, avant de reconnaître une empreinte nouvelle, avant de pouvoir dessiner la forme de soi dans les yeux de l'autre, avant que tu n'acceptes de devenir ce sable froid que je jette au vent.

 

Si je vois, dans la lueur des étoiles penchées sur moi, quelque souffle ayant ta forme, je saurai que je n'ai pas tort de vivre après, de vivre encore, en attendant la fin des parallèles.

 

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