a nuit les murs de la ville entament des échanges erratiques
peu d'entre nous le savent
il faut entendre les mots qui s'éveillent sur les murailles au clair de lune
la façade de l'immeuble parle à celle du magasin
le haut mur de la banque prend langue avec la murette de la maison d’à-côté
bruissent les échanges désordonnés
ils se racontent le temps des hommes, les murs
le passé qu'ils arborent, le futur qu'ils annoncent
celui qui déambule plein de rêves épuisés
croit entendre une brise inédite
se lève au fond de son esprit l'écho d'inoubliables batailles
tant d'espérances éparses
tant de combats avortés
les murs implorent la nuit qui les recouvre
guerre ! paix !espoir ! demain ! dérapage !
babel ! babel !
ils crient parce qu'il faut crier jusqu'à ce que les hommes entendent
quand les murs auront la parole pleine et entière, parleront d'une voix même
alors les hommes s'entendront.