ur les terres du Marché rode l’intrus
la machine argentée cliquette de toutes ses pièces
la course réglée des échanges dérive
rode l’intrus aux abords des coffres inviolés
sur les terres marchandes guette l’intrus
les électroniques bouliers égrènent en désordre
les coffres laissent fuir quelques liasses
débusque l’intrus les fortunes clandestines
sur les terres du Marché l’intrus fore
les horloges boursières décomptent des avenirs effrayants
les chamans monétaires implorent le taureau en vain
ricane l’intrus au surplomb des espaces discrédités
sur les terres du Marché l’intrus menace
les calculs sanctifiés s’étirent en vain jusqu’aux cieux
les dépossédés brisent les miroirs courtisans
triomphe l’intrus au cœur des terres expurgées
l’intrus en son royaume glisse de visage en visage
chacun sait son nom maintenant
chacun peut ouvrir l’invisible porte
vers les terres où l’intrus est enfin revenu