'exil ne commence pas le jour du départ
Le jour où les pendules se grippent au seuil d'un temps inconnu
Vêtu de pluie et vents glacés, plus tard il viendra
Quelques frissons le chasseront un moment
Il reviendra toujours plus fort appuyer sur la porte
Sa main est délicate, sa figure familière
Quand il entre enfin, je sais qu'il va s'asseoir
A petits gestes de rien, il s'installe
Prend toute la place
Quand il aura décoloré les murs
Éteint les lumières
Et ranimé la vieille horloge
Je parlerai au silence et aux ombres
J'invoquerai les feuilles mortes
J'applaudirai des scènes disparues
Alors, il aura gagné mes larmes
Alors, je ne saurai où aller, où revenir
Il s'esquivera à ce moment, bien sûr.