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Alain Lasverne.

Alain Lasverne.

petits pas, obstinations diverses


Elévation

Publié par alainLasverne sur 23 Janvier 2015, 11:09am

 

 

Elévationous étions une quinzaine à boire notre misère

 

Dans le bar des ombres la nuit pour nous avançait

 

 

 

La fille complotait avec trois dérisoires compagnes

 

Elle saignait les heures de son œil

 

Un œil bien vieux sur un visage tendre

 

Nous aurions pleuré si la bière n'avait préféré

 

Par en bas s'évacuer

 

 

 

Je ne sais qui l'a appelée, qui l'a cherchée, qui l'a faite

 

Elle était debout sur l'entrée du bar

 

Elle partait sur fond de nuit

 

Non, elle ne partait pas, elle retournait même vers nous

 

Qui voudrait de la nuit froide au fil des jours glacés

 

Pas nous, reste, j'ai cru avoir dit

 

 

 

La tête de côté, le bandana coquet

 

L’œil tout grand, le cou d'un cygne

 

Elle s'est planté sur l'allée

 

J'attendais la chute

 

Non, j'espérais la chute

 

Elle méritait d'embrasser le sol gras

 

 

 

Le patron a levé une moustache perplexe

 

Brailler à cette heure-là

 

Mon dieu, voilà des façons d'ivrogne mal dégrossi

 

Celui-là n'était pas de la légion des aigles

 

Il fallait qu'il tende un peu l'oreille

 

J'ai levé une main, suspendant le coup de gueule

 

La fille taillait sa route avec une clarté de ballerine

 

 

 

On aurait cru les murs abolis

 

La chambre d'écho rivalisait cathédrale

 

J'aurai bien cru aux anges et toute leur collection de grâces

 

A la fin, quand elle s'est tue

 

Le silence à tenu sa traîne.

 

 

 

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A
Le tonneau n'est pas si gonflé, laissons le temps au temps, comme disait l'autre...
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B
Va falloir songer à en faire un recueil, pour 2016. C'est beau comme un fragment de charbon luisant, ce morceau-là. Je mettrai bien mon nez dans le tonneau où tu les ranges.
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A
Tiens, un québecois de la rime...Tabernacle ! Merci, Richard :)
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M
 Ça termine fort:<br /> "A la fin, quand elle s'est tue <br /> Le silence à tenu sa traîne. "<br />  <br /> met-z-en que c'est de la beauté là où on ne s'y attend pas:<br /> "Elle saignait les heures de son œil "<br /> Ça c'est du poème comme je les aime.
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Y
;-)
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A
J'ai tenté de mettre en mots la surprise de la beauté. Tu l'as bien saisi...
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Y
Excellent. Une apparition et le monde est changé...<br />  
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