l suffit de contourner les mirages versant de la glace au fond de moi
j'ignore ce qui m'anime, ne devine ce qui me pousse mais
je bâtirai le temps d'après, juste après les barrières d'avant, il m'attend
on a dit «sort de chez toi », via les ondes sacrées
l'homme a poussé la porte sur les heures promises
mais la pendule s'était arrêtée
la porte s'ouvrit sur le monde offert
la porte s'ouvrirait sur le monde déconfiné
la porte va s’ouvrir sur la nostalgie
sur la plage plantées les barrières contre le vent mauvais
un instant les baigneurs espèrent l'aumône brûlante du ciel
un goéland chavire entre les corps, méprisant d'un coup d'aile la peur
derrière mon image dans le miroir les vestiges de la lumière s'enfuient
je ne sais comment retenir totems et comètes
il était une fois un avenir, irrémédiablement masqué
blanc et bleu, la mouette et la mer s'appartiennent
pourpre et volet, nos corps à l'unisson de nos esprits ouverts
la nuit n'est pas une couleur, à peine le reflet d'une perte dont j'ignore le nom
de toi je me suis approché prêt à t'offrir tous les bourgeons du bonheur
l'invisible barrière a figé le temps, asphyxié la cadence et éteint toutes les lucioles
demain à l'aube je reviendrai vers toi avec une brassée de temps et le goût retrouvé du passé
même les chiens perdent le compte des errances de leurs maîtres
dans leurs aboiement une pincée d'amusement, un écho d'agacement
je serai le chien et l'oiseau et toutes les puissance de la lumière pour avancer