« Je » (suis) un poète contemporain vient de naître comme série. En voilà la teneur, la raison, ou plutôt l’envie profonde.
Je est un autre enfoncé dans la vase du présent. Les mots exorcisent sa peur, son affaissement. Poète, pourquoi, comment ?… La question est mal posée par la prêtrise d’une rationalité en faillite. Dos aux mur. Contemporain, je suis là, je vois, je vis comme je meurs. Je cueille des flers fanées, je cultive des arbres de plastique avec soin.
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je suis un poète contemporain
dans une boite clôturée
de pétales séchés
j’ai un ami à la dérive
au torse de poulet
la génétique ne pardonne pas
emporté il a été
par une violente héroïne
devant sa cheminée lestée de suie
une nuit de trop une nuit de faim
il ricane mi-homme mi-poulet
il me dit avec son regard d’albatros
le cœur d’un homme s’en va parfois trop loin
dans sa vérité
il faut se retourner une seconde avec amour
sinon le chemin se perd
la terre est froide pour les torses de poulet
il s’est retourné et le manque d’amour
a piqué trop fort
les freaks s’inventent dans la déraison
parfois d’un geste pur ils sont capables
ils soulèvent nos cœurs abîmés
jusqu’au royaume des pétales fanés