Le réel que nous vivons est aspiré par la technologie, mais pas seulement. Il y a l’immense foule des mots qui s’en va dans l’innommé et peut-être nous-même qui ne sommes plus vraiment dans le réel, comme des caricatures ou des fantômes regardant ce qu’ils furent s’éloigner. Caricréature, série comme une dénonciation, un exorcisme sous la pluie.

l répète à grandes giclées de mots

on ne sait jamais qui ses mots peuvent toucher

une fontaine tarie

une étoile brisée

un horizon déchu

il répète à grandes gorgées de lui-même

aujourd'hui il n'y a plus personne

aujourd'hui il y a des choses à mourir

on ne sait jamais où ses mots peuvent germer

je suis un éclat de verre sous son œil

je suis l'impasse espérance sous son oeil

il répète débordant de choses à mirages

on ne sait jamais où ses griffes peuvent puiser

un coeur dérobé par la colère

une innocence comptabilisée trop tôt

un drone dormant dans la masse inerte

il répète à suaves coups de massue

je sais où s'infiltrent ses placebos

un coin de sueur dans la glace profonde

un repli de haine à sec

un lieu avec mes mots séchés

alors j'enfante les miroirs

alors j'étale de l'amertume

en glacis tout bleu

il faut bien appâter les  nuages