• IFOP/Merkel une grenade propagandiste reste impunie

    Retour sur un sondage qui a ruiné des mois d'efforts de la Gauche pour dénoncer la politique allemande d'austérité que nous subissons tous. A la manoeuvre l'IFOP,..

     

    out le monde a repris le sondage IFOP paru dans le JDD (14/12/2014) sur les sentiments des français à propos d'Angela Merkel, chancelière allemande. Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, a estimé qu'Angela Merkel "a un succès conjoncturel", validation du sondage s'il en est. Le Canard Enchaîné l'a placée en Une pour dauber particulièrement sur un Melenchon que ce mag n'aime vraiment, comme tout ce qui est vif dans les tons rouges, d'ailleurs. Le Parisien, et autres producteurs d'infos ont salué le succès scientifiquement exposé par l'IFOP. Calvi l'a consciencieusement cité, et toute l'info continue a bruyamment applaudi le succès indéniable de la teutonne mais néanmoins droitière Angela.
    Parenthèses, personne n'a rien à faire d'Angela. Pas un français sauf peut-être François Hollande, ne la cotoie, ni ne profite de ses qualités ou défauts personnels. Le sondage aurait donc dû explicitement et strictement interroger la politique de Merkel. Mais c'était peut-être un peu plus compliqué de faire du bréviaire des riches néo-libéraux le livre de chevet des français. Passe-passe. On parle d'Angela mais on questionne sur Merkel. Personne n'a décelé le glissement de la politique à la personne parmi ces journalistes prompts a dénicher la moindre inflexion suspecte dans le discours d'un homme de pouvoir et gloser à l'infini....

     

     

     

    Tout le monde a enregistré sans broncher. Le Front de Gauche, victime; le FN aussi, qui dit honnir l'Allemagne et sa main-mise mondialiste sur l'UE. Personne n'a contesté le fond de l'affaire. 75% des français aimeraient Angela Merkel, dont 65% de sympathisants de gauche, alors que personne n'ignore que Merkel tance les grecs affamés, ni qu'elle est le vrai pilote du Staff qui les ruine et les vend à la découpe, pour abonder les rentes des riches allemands. Plus c'est gros...

     

     

     

    Tout le monde, aujourd'hui sait, sauf l'IFOP et ses congénères, que la base, le credo d'un sondage doit être la neutralité. Un sondeur ne doit, sous aucun prétexte influencer ceux à qui il pose des questions. Impératif logique, un sondage influencé ne reflétant plus autre chose que les souhaits et les mirages du sondeur lui-même.

     

     

    "Questio"n de l'IFOP (en rouge, mes accentuations) : Diriez -vous que vous avez une excellente opinion, une bonne opinion, une mauvaise opinion ou une très mauvaise opinion d’Angela Merkel ?

     

    Une question honnête ne devrait pas porter en elle les qualificatifs qu'elle propose comme réponse. De plus, parler d' « Angela Merkel » engage les sondés à penser à la personne et non à la manière dont cette femme remplit sa fonction.

     

    Ainsi, l'IFOP aurait dû demander, en toute objectivité :  « Quelle opinion avez-vous de Mme Merkel, chancelière allemande ? »

     

     

    Suit une série d'affirmations précédées de cette présentation : "Voici une série de phrases au sujet de l’Allemagne. Diriez-vous que vous êtes d'accord ou pas d'accord avec chacune d'entre elles".
    Outre le fait que les "phrases" vont toutes dans le même sens, il est tout à fait partial de proposer des jugements de valeur parfaitement orientés, alors que la série de questions demandait des questions et/ou, au pire, des phrases neutres amenant des faits incontestables. Détails.

    "Question" de l'IFOP : L’Allemagne exerce une trop forte influence sur la politique suivie par l’Union européenne (voir comment il faut répondre, oui/non sans doute).

     

    Mis à part le fait qu'il s'agit d'une affirmation, ce qui est déjà une influence qu'on a du mal à nier en tant que répondant aux questions, on retrouve le même problème. La question est biaisée de manière flagrante. Pire, c'est une leçon politique qui est assénée en une phrase.

     

     

    "Question" de l'IFOP : Il est regrettable que des personnalités politiques françaises critiquent l’Allemagne avec virulence compte tenu de la relation franco-allemande.

     

    Difficile de trouver une formulation neutre. Non seulement on assène une appréciation tout à fait gratuite, mais on l'assortit de qualificatifs tout à faits partiaux. Ce n'est en rien une question mais un diktat politique parfaitement orienté.

     

     

    "Question" de l'IFOP : La France devrait s’inspirer des réformes mises en place par l’Allemagne. Toujours la même méthode. On affirme de tout le poids de l'institut de sondage et les répondants peuvent nier, s'ils l'osent. Accessoirement, on peut aussi se demander de quelles réformes il s'agit. Dans cette méthode absolument dogmatique et fallacieuse, on laisse le répondant prendre les réformes qu'il souhaite. A ce jeu, on peut parier sans grand risque de perdre que le questionné répondra oui.

     

     

    L'IFOP a commis là quelque chose qui n'a rien à voir avec un sondage. C'est une communication de crise en soutien à l'UMP qui a toujours salué la politique de ses complices conservateurs allemands, mais aussi au PS de Hollande qui a capitulé en rase campagne devant les exigences de Merkel, renoncé à remettre en cause ce « partenariat » où la France, comme les autres pays UE, porte sur ses épaules les rentiers allemands, les banques qui aggravent la dette de la Grèce chaque jour, ou achètent et revendent son territoire.

     

    Avec ce missile malin, la critique de Gauche contre la politique austéritaire initiée et incarnée par l'Allemagne et suivie par la France de Hollande, a perdu des mois de bataille médiatique.

     

    Faudra-t-il encore des années avant que la Gauche ne réalise que les médias sont aujourd'hui une arme d'influence politique décisive et qu'il faut compter les instituts sondagiers dans l'armée de destruction symbolique de tout ce qui est progressif dans notre pays ? Laissera-t-on encore longtemps la Commission des sondages sans pouvoir de sanctionner les méthodes et les organismes qui se servent des sondages comme arme au service d'une politique particulière, d'une démocratie censitaire au service exclusifs d'intérêts privés ?

    Va t-on enfin se grouper, à Gauche, pour mettre sur pied une télévision, ou en tout cas, un media collaboratif de Gauche pour la Gauche, au lieu de ne rien comprendre et de continuer à canarder isolément, ce qui fait tout à fait le jeu de l'ennemi, organisé lui ? Va t-on se décider à agir au lieu de subir le pillonage continu des officines comme l'IFOP et autres Opinion way, ou de la presse des marchands ?...

     

     

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :