Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est le produit tendance, mais je le vois bien se positionner, lentement. Le potentiel est là, pour un achat un peu fou mais tellement porteur. Un pari calculé sur l'avenir. Je note 8/10 sans réserve.

rançois Hollande n'a pas changé d'intérêt politique : il a toujours aidé et salué le patronat depuis son arrivée à l’Élysée. Dernier exemple en date : Gattaz a toussé, François Hollande a pris les mesures exigées en trois jours à peine . Ghosn, patron de Renault, peste contre l’État et ses lois interventionnistes, François Hollande dépense 1400000€ pour jouer le rôle d'actionnaire. Ce qui permet à Ghosn de ne pas perdre la face et, accessoirement, à François Hollande de ne pas aller contre la divine liberté du Marché au cœur d'une entreprise déjà sous tutelle et perfusions étatiques, même si elle est aujourd'hui sous contrôle de fait de l'étranger, grâce au libre jeu du Marché.

François Hollande a toujours aimé l'ordre, et l'ordre ce sont les forces de l'ordre. Dès qu'Alliance* proteste contre le manque d'effectif, trois fois par an, il obtempère et augmente les effectifs. Et il faut augmenter les effectifs parce que le terrorisme va croissant. C'est Manuel Valls, un autre socialiste, qui l'affirme, sous contrôle des informations données par le Renseignement Intérieur du ministère de l'Intérieur, dirigée anciennement par Manuel Valls, Premier Ministre aujourd'hui.
Sans oublier les étrangers sans papiers, posés sur les trottoirs, qui obligent les policiers à intervenir pour assainir l'ordre. Et les zadistes posés sur les ZAD, qui obligent les policiers à tirer.
Toute cette marée humaine contre l'ordre, ça use les forces et les moyens de la force. Manque d'effectifs, manque de munitions, tout cela oblige Alliance à protester et François Hollande à augmenter les effectifs pour que l'ordre soit maintenu, les français sécurisés, les rues propres, les barrages construits, les aéroports dégagés.
L'ordre, toujours François Hollande a chéri, et ceux qui arguent stupidement, stupidement, stupidement, que naguère il critiquait les moyens de contrôle mis en œuvre pour l'ordre, sont trop stupides pour réaliser que François Hollande voulait encore et toujours l'ordre. Socialiste.

François Hollande est un homme de gauche qui déteste le Parti Communiste, à tout le moins le méprise. C'est bien normal, le Parti communiste est infecté par des collectivistes qui veulent supprimer, détruire, abolir le Marché, le profit donc. François Hollande a déclaré dès son arrivée au pouvoir qu'il n'était pas l'ennemi de l'argent. Il dit oui, François Hollande, oui à l'économie de Marché, à la compétitivité et la concurrence des compétiteurs. Il a dit oui à l'UE, il a dit oui aux patrons d'entreprises du Net, il a dit oui aux patrons d'entreprises télévisuelles qui font du Marché d'images avec le CSA, il a dit oui à la patronne du nucléaire, il a dit oui aux patrons des entreprises africaines Bolloré, il a dit oui à tous ses nombreux collaborateurs dans le Parti Socialiste et partis satellites (EELV et PRG) et ailleurs, dont les épouses travaillent pour des multinationales. Pourquoi voulez-vous que François Hollande se renie en faisant ami-ami avec un ennemi des patrons ?
Pourtant, François Hollande, avec une élégance que ses adversaires refusent de reconnaître et contrairement aux militants de base du PS, n'a jamais répété publiquement que le communisme c'est le goulag, ou l'Union soviétique. Il a simplement pointé l'évidence : le Parti communiste fait les mêmes tracts que le Front national. Enfin, il ne l'a pas dit tout à fait comme ça, mais ça revient tout à fait au même – voir plus bas la vocation du discours Hollandien. Il produit ainsi deux syllogismes.

Et défonce à la fois les collectivistes et l'extrême-droite.

François Hollande a toujours a toujours voulu être un pauvre, parce qu'il aime les pauvres, parce que le pauvre c'est la gauche. Et François Hollande est de gauche. S'il ne l'est pas devenu, pauvre, ce n'est pas faute de n'avoir pas essayé. Mais chaque fois ses efforts ont échoué. Au sortir de l'ENA, il est devenu auditeur à la cour des Comptes, où un débutant gagne aujourd'hui 2500€/mois, plus que 78% des français, pas débutants faut-il le préciser. Par la suite, il a n'a jamais pu se retourner, aller vers l'ascétisme qui le motive depuis toujours. Le sort s'acharnant sur lui, il devient président de la République. 20000€/mois et s'éloigne un peu plus le rêve d'être pauvre.
Le cauchemar n'est pas fini, il va bientôt être à l'ISF. Malgré tout cette mauvaise fortune persistante, François Hollande ne change pas. Les pauvres, la pauvreté demeurent sa raison d'être.

François Hollande prononce des discours dont on peine à retenir une phrase dès que la suivante arrive, commentent certains esprits chagrinés de n'être pas au micro ou de ne pouvoir baisser le son. Ces mêmes esprits extrémistes de la gauche irresponsable ou de la droite inféodée aux puissances d'argent prétendent que François Hollande n'est pas un rhéteur. C'est un mauvais procès que celui-là, un artifice oratoire qui ne trompera pas les français qui aiment François. François Hollande ne discourt pas mais fait du son. Ses propos n'ont pas vocation a être compris et encore moins retenu.
Ses paysages sonores d'environ deux heures sont destinés à produire le même effet que la dinde à Noël, ou la énième projection de Lawrence d'Arabie au premier de l'An. On ne connaît que ça, on connaît tout par cœur et on peut empiler chaque bouchée, chaque mot et chaque image dans l'ordre d'une digestion impeccable. L'esprit anticipe tout ce qui se présente, bien calé sur la voix de droite de l'autoroute, avec pas un seul son, un seul pixel ou une seule saveur qui ne soient ordinaires. Ainsi, on rumine à rien, absolument à rien, on se moquant totalement du sens des mots, puisque fondamentalement, ce ne sont pas des mots.
François Hollande enfile serré les expressions figées. Exemple d'expression figée: « La France est un grand pays ». En soi,ça ne veut rien dire. Grand par la taille, par la qualité de ses paysages, le nombre des armes vendues dans le monde, la variété de sa cuisine ?...Pour cette expression comme pour le reste, il faudrait développer ou s'adresser à des auditeurs précis. Si je puis me permettre, François Hollande aurait pu avancer « La France est un grand pays dont les arbres montent jusqu'au ciel ». Il ne l'a pas fait, il ne le fait pas, avec juste raison.
Nous sommes dans le phatique. Et quelque part dans le conatif. François François Hollande nous fait signe qu'il est là pendant deux heures. Pendant ce temps nous sommes invités à sourire, à l'aise avec François. Et les inflexions sonores qu'il produit nous invitent sans cesse à rester avec lui, à suivre toujours le son de sa voix, celle du grand président d'un grand pays.

*Syndicat policier que des journalistes proches du PCF classent à l'extrême-droite.