ouvent je me réveille dans la pesanteur trouble de la nuit
Pour entendre des échos
Je ne sais vraiment de quoi, de qui, ni d'où il proviennent
Ils s'affaiblissent rapidement comme une radio épuisée
M'abandonnent dans l'ombre traversée par les lueurs de la rue
Est-ce cris, est-ce sanglots, est-ce une lointaine joie ?
Remords, peut-être
Alors, je commence à avoir peur
Peur de ne plus me souvenir de la vie d'où émerge encore cet appel
Ils reviendront demain, sans doute, ou la semaine suivante
Quand je n'attendrai rien que dormir un peu plus profondément
Quand je ne saurai rien d'autre que le contact de l'oreiller sur ma joue
Quand il faudra bien s'assurer que pas une pensée inquiète ne frappe à la porte
Quand je sentirai enfin les volets de mon âme se refermer
Ils reviendront me parler dans une langue barbare et belle
De ce que le poids des années voulait enterrer
Au cœur de la nuit et des lueurs
Je me réveillerai.