là au cœur des ronces impures
là dans cette forêt oubliée
à deux pas des hommes
sur l'orbe du monde
au faîte de la gloire
un palais d’inflexibles poutrelles
un palais d’opaques vitraux
la jungle de sa puissance s’étendrait encore
un fouillis de clairières et d’ombres et de soupirs
respire doucement sous mes yeux éteints
l’humus ne se laisse plus pénétrer
la vie des cèpes s’appelle forêt
nous sommes des êtres de campagne discrète
sous le ciment et les ordres déments au ciel assénés
nous prions les âmes de la forêt de bien vouloir
hanter
ces hommes-là cette espèce d’être toujours en devenir
le point sombre au zénith de leur plaie
l’acmé de leur désespérant fracas
le point de chute de leurs ordres fatals
tout ça nous l’avons en mémoire fouisseuse
de notre mort sauvage le fumet infectera leurs souvenirs
de notre irrésistible prescience déjà ils redoutent la corrosion
ces hommes-là ces hommes-turbo
ces spécimens de mycélium dégénéré