erise sur le gâteau, c'est ni plus ni moins que la fin de la démocratie qui est le vœux secret de cette poignée d'individus acharnés à nous réduire à une infra-humanité absolument raisonnable et silencieuse.
Elle commence par une hausse des moyens de la force. Depuis des années ont voit les effectifs policiers grimper. Alliance et autres groupuscules autoritaires appelés à tort syndicats, confortés par des experts en domestication des populations, se plaignent. Aussitôt les simulacres à écharpe tricolore s'exécutent. Corrélativement le niveau de violence, donc de dommages, a augmenté. Les bavures sont en constante hausse. La trame se révèle laissant émerger une violence d’État que légitime les roses et les bleus, ainsi que les troupes de la Marine. Mais pour ces anticapitalistes de foire, la police fait, de toute façon, partie de l'ADN violent qui les anime.
Les policiers ont aujourd'hui des armes d'impact militaire, des doctrines offensives, un lexique de guerre. Cette militarisation permet de criminaliser la demande sociale exprimée en mouvements sociaux, en contestation publiques citoyennes, et de corseter tout quartier, tout espace ou se meuvent les classes dangereuses.
La société ainsi bloquée, bâillonnée, progressivement, n'est pas longue à accepter la laisse, travaillée qu'elle est en continu par les simulacres de propagande et cette aisance mortifère qu'il y a dans le fait de n'être plus obligé de donner sens et direction à sa vie, pour certains.
Alors, on amplifie la déperdition démocratique, pourquoi se gêner. Elle a commencé depuis une vingtaine d'années, avec le règne de la droite fascisante incarnée par Sarkozy de Naguy-Bocsa. Au lieu d'institutions directement sous la menace du suffrage universel, on a créé des relais gestionnaires qui éloigne la menace populaire et favorisent les politiques du divin Marché. Ainsi, les agences de santé, qui privent allègrement l’hôpital public de moyens. Ainsi les nouvelles Métropoles dont se gargarise ce gouvernement, comme il se flatte des mesures des mesures les plus censitaires, comme donner une prime de fin de mois aux recteurs.
Exemple proche. A Rouen, la CREA, un organisme originellement voué à installer des lignes de bus et métro sur l'ensemble de l'agglomération, gagne en puissance chaque année qui passe. C'est le rêve de tout élu, m'a avoué une ex conseillère municipale, de trouver place dans cette organisation, pour toucher les dividendes de cette gestion qui n'a pas à s'encombrer des références partisanes ni satisfaire en priorité les volontés populaires, et substitue peu à peu à la démocratie eun entre-soi entre experts, gros marchands et cette poignée de grands bourgeois locaux incapables d'imaginer qu'il existe une vie au-delà de la rive droite de la Seine, à proximité de Rouen. Ce 1er Janvier, donc, la CREA (Communauté de l’agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe ) est devenu Métropole Rouen Normandie. Elle a vocation à gérer non seulement la mise en place, mais la stratégie de voies de circulation et transports afférents, une grande part donc de l'urbanisme rouennais et des villes autour, puisque le développement des cités est intimement lié au moyens de circuler. Le développement, qu'on appelait urbanisme avant l'anarchie marchande, est une activité éminemment citoyenne. Il nécessite fondamentalement des choix d'avenir, d'importantes mises de fond publics ou privés qui relèvent de réflexions et décisions on ne peut plus politiques, concernant l'ensemble de la population dans sa vie quotidienne.
Le Métropole Rouen Normandie évite le problème, évite de se tracasser avec les aléas des débats publics, des votes possiblement négatifs, des oppositions qui pourraient même contrecarrer les projets entre marchands et politiques. On n'y vote pas, au Métropole, les citoyens n'ont rien à y voir. Tout est sous contrôle et bien loin des urnes ou de la rue. D'ailleurs, dans la ville périphérique où je vis, le conseil municipal n'a même discuté la question.
C'est un dégagement général, sur le modèle américain, qui est mis en place un peu partout en France. Après la dépossession économique, la logique veut qu'on pousse les feux sur la dépossession politique. Ces deux leviers actionnés, il ne restera que très peu de moyens de réagir, surtout pour un peuple exsangue après la potion austéritaire du satrape élyséen.
A moins qu'une centrale nucléaire ne se décide à faire d'une bonne partie de la population des réfugiés énergétiques. Je me permets de rappeler que nous n'avons pas de pays, ni de peuple de rechange.