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Alain Lasverne.

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petits pas, obstinations diverses


Pourquoi les vrais gens ont tort de se battre contre la réalité et comment les politiques peuvent les aider à accepter le manque

Publié par alainLasverne sur 23 Décembre 2018, 18:59pm

Pourquoi les vrais gens ont tort de se battre contre la réalité et comment les politiques peuvent les aider à accepter le manque

 

Pourquoi les vrais gens ont tort de se battre contre la réalité et comment les politiques peuvent les aider à accepter le manquel y aurait donc une réalité qui n'échapperait pas à certaines de nos élites, qui sont pourtant entourées de « technos » assortis de leurs instruments imaginaires à occulter le réel : stats, graphes, projections, sondages, simulations, Donc, ces politiques privilégies ont une capacité unique à voir le réel.

 

Ensuite, certains encore plus rares, ont une capacité à l'exprimer, ce qu'un certain Michel Rocard avait « théorisé » d'un mot-valise, le « parler-vrai ».

 

 

 

Enfin, il y aurait la réalité qui serait vraie, et la fausse. La vraie serait la main qui fouille dans la poubelle, les pâtes en sauce midi et soir à partir du 15, les chaussures usées, la ballade au parc remplaçant le ciné en famille – variante : le ciné en famille moins le pop-corn ou autres glaces et la voiture en panne d'essence.

 

 

 

La réalité vraie est définie par le manque. C'est une réalité que le politique est seul à pouvoir dire, car les êtres habitant la réalité manquent de mots pour la dire. Ainsi, le politique est un être vivant dans une fausse réalité et capable pourtant, dans certaines situations, de voir la vraie réalité et de la décrire à ceux qui vivent dedans. C'est cette capacité qui distingue le vrai politique du commun.

 

 

 

Mieux, ce politique serait à même de corriger les manques perceptifs, les erreurs des « vrais gens » quand ils n'ont pas les mots, ou usent de mots inadéquats pour décrire ce qui leur manque. Situation éducative complexe, générant un paradoxe dangereux. Les « vrais gens » risquent de sortir du réel s'ils réussissent à combler leur manque, car le manque intrinsèque reste prégnant, pour ne pas dire pénible. Certains politiques s'en sont aperçu et l'expliquent à merveille, tout en n'ignorant pas qu'il y a danger extrême à quitter le réel, pour les « vrais gens ». Donc, l'immense et noble tache du politique est de faire accepter la réalité à ceux qui manquent, puisque ils ne peuvent aller contre le réel, contre leur nature, sauf à accepter de vivre dans une fantasmagorie irresponsable ou de devenir « techno ».

 

 

 

Une solution nous viendrait des États-Unis, comme souvent. Elle pré-supposerait justement que réalité et manque sont indissociables pour les « vrais gens ». Il s'agirait bien de préserver cette conscience, de protéger leur intégrité, en leur permettant d'accéder à un univers de simulation. Ils pourraient entrer à tout moment dans cet univers, quand le manque se ferait sentir, quand la réalité deviendrait trop vraie. Ce sas de décompression serait appelé « zone virtuelle ».

 

 

 

Cette méthode curative est déjà combattue par les mêmes politiques qui aident les vrais gens à dire leur réalité, au prétexte que la zone virtuelle est trop addictive et qu'elle risque d’entraîner des épisodes psychotiques. Bouffées délirantes, durant lesquelles les vrais gens pourraient croire qu'ils peuvent sortir de leur réel pour entrer véritablement dans la réalité fictive.

 

Pire, ils pourraient manifester une certaine agressivité contre le dévouement politique, n'hésitant pas à renier leur nature et le réel par la même occasion. Certains « technos » auraient néanmoins établi que le coefficient de congruence s'avère positif pour une proportion significative du panel testé en situation. Donc, pour la majorité des vrais gens, ça marche. Dans de très rares cas, une force persuasive soigneusement dosée permet aux délirants de réintégrer le réel avec une chance raisonnable d'adaptation.

 

 

 

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É
Vaste sujet philosophique.
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