ses flammes s’enragent dans les ornières
j’ai mal au pays
je souffre de ma terre
pourrissent les ceps
se perdent les chemins
flambent les maquis
ma terre tire sur son avenir
englué dans le passé
je pleure mon horizon
je souffre de demain
renâclent les machines à vivre
s’ennuient les morts vivants
s’affolent les pythies désœuvrées
ma terre enfante des requins
habiles à s’entre-dévorer
je ressasse des gris-gris asséchés
j’invente des pleurs sans objet
ma terre d’enfance était rouge
elle était partout capitale
j’ai mal quelque part
je pleure de ne savoir
où je suis