petits pas, obstinations diverses
MAJ : Total est en bonne place pour recevoir le prix Pinocchio attribué par les Amis de la Terre...
uelques faits sont tout de même avérés dans cette forêt nappée de brouillard où nous évoluons.
La classe dominante, ce groupuscule de quelques milliers de personnes, n'est pas prête à reculer, ni même à céder quoi que ce soit. Le Président Hollande en fait partie depuis longtemps, tant au niveau du pouvoir qu'il exerce au plus haut depuis des décennies que des revenus qui l'amènent à être imposé sur la fortune.
Membre de fait de cette caste qui nous dirige, il ne faut pas s'étonner de son tête-à-queue entre ses positions de candidat en campagne- « Moi, président, je... », la fermeté promise face à l'Allemagne et à l'argent-roi, notamment – et sa politique actuelle. Du jamais vu, sauf sous l'ère Sarkozy, comme par hasard.
Le gouvernement socialiste cède sur tous les fronts où le pouvoir de la finance et du patronat s'exerce, avec un empressement qui sidère, multipliant courbettes et louanges devant les puissances traditionnellement adversaires, sinon ennemies de la gauche. Lesquelles révérences incommodent et consternent même un grand nombre de membres du PS.
Comme un parachèvement, ces derniers jours nombre de politiques de la « gauche » de gouvernement saluent un personnage qui représente tout ce que déteste la Gauche depuis que le capitalisme a vu le jour et le capital a commencé à fructifier sur le dos du travail.
Dans l'ordre du plus nuisible viennent les multinationales de la finance. Elles font des profits inouïs qui ne se déversent aucunement sur ceux qui créent de la valeur, ceux qui vivent de leur travail. Elles font les meilleurs profits en bafouant les nécessités vitales des hommes, remplissent leur sac d'or sur la misère, la famine organisée, le crédit qui ruine à terme, avant de placer des sommes faramineuses hors de toute redistribution possible, sauf vers ceux qui ont déjà des fortunes défiant l'imagination.
Viennent ensuite les multinationales de l'armement et de l'énergie. Celles de l'armement prospèrent en donnant aux gens les moyens de s'entre-tuer et en stimulant les appétits guerriers.
Celles de l'énergie pillent les territoires, les salissent durablement quand elles ne les souillent pas à jamais, favorisent les solutions qui tiennent en laisse les besoins d'états entier, quand ce n'est pas la vie des populations, on ne cesse de le découvrir avec les multinationales du nucléaire.
La « gauche » vient de couvrir de regrets et d'éloges un cornac appliqué, Margerie, ex-patron de Total. Total qui n'hésite pas, comme la plupart des autres transnationales prédatrices, à écraser allègrement les volontés des populations songeant à la rejeter, et dont on il se dit sotto voce que la corruption n'est pas une arme inconnue de ses services
Les multinationales sont l'avant-garde de la création forcée et fanatique de la valeur, l'archétype d'un monde détourné, déraciné, dévitalisé par le profit, la préfiguration d'une planète où la démocratie sera un souvenir pour lesquels les marques ordonneront une journée commémorative.
Il a fallu sans doute beaucoup de contorsions intellectuelles à à tous ces ténors de la « gauche » pour considérer que Margerie représentent un soldat mort au champ d'honneur économique, comme l'a affirmé un aplati, avec micro.
Syndrome Margerie, comme une signature générale. Des gens du PS, d'EELV, principaux partis de la « gauche » au manettes saluent ce qui n'est, encore une fois, pour la gauche aux côtés des pauvres et des exploités, que la figure de l'ennemi de classe. Ils s'accordent sur un point central : la reconnaissance, le respect pour « l'homme ». Comme si les salariés et les français ne subissaient pas les menées de cet héritier coiffé, au cœur d'une des familles régnantes en France, - petit-fils de Pierre Taittinger, fondateur de l'empire du luxe et du champagne - et super-dirigeant d'une des formes les plus abouties de l'exploitation des hommes et des ressources, non seulement en France, mais sur l'ensemble de la planète.
Émerge en creux un aveu éclatant de la classe politique, sinon toute unie, mais rassemblant dans cet acte les plus importants de ses membres. Devant nous, elle confesse sa légitimation du capitalisme et de ses pratiques, d'autant qu'il n'y avait derrières les hommages aucun bémol sur les pratiques de l'entreprise Total. Le règne des convictions politiques aussi réelles que revendiquées, d'une continuité entre l'affichage et l'action, semble achevé. C'est un élément nouveau et structurant de la politique contemporaine, au moins depuis le quinquennat Sarkozy.
Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que tout cela fait continuité avec la politique déportée vers la droite, au service du patronat, des riches, que Hollande mène aujourd'hui avec les symboles associés. On assiste, incrédule, à de réguliers hommages, par sa présence ou sa parole, en public, comme en privé, aux fortunes françaises diverses et aux représentant de l'extrémiste Medef.
La classe politique est clanique et organisée selon une stricte hiérarchie de pouvoir – pouvoir statutaire ou d'influence. Un gouvernement uni dans son allégeance au capitalisme par la politique menée, accompagnée de postures délibérément prises d'adhésion revendiquée – Hollande « je ne suis pas l'ennemi de l'argent », Valls « alors, on ne pourrait plus être banquier dans ce pays ?! »... - signifie la soumission de l'ensemble des politiques de deuxième niveau et plus, par l'effet hiérarchique, clanique et les investitures sous condition. Ce qui fait pas loin de 450 (députés/sénateurs – PS+Ecolos+autres gauche) acteurs majeurs de la politique nationale. On y ajoutera le gros bataillons des élus régionaux, départementaux et municipaux qui, toujours par effet d'habitus, de clan et de conviction déclinent la politique censitaire menées par leurs chefs. Soit une bonne part des 4 058 conseillers généraux, 1757 conseillers régionaux, 36000 maires. Une bonne part des 618.384 élus français, de « gauche » mais aussi de droite qui, par « nature », aident les riches et ne veulent rien tant que des privilèges et l'impunité.
Les crises de « fronde », d'urticaire, localisées dans le temps et l'espace ne changent en rien la dynamique des actes et des prises de position, chacun peut le constater au jour le jour.
Les politiques, gauche de gouvernement, écologistes, radicaux, l'ensemble de la galaxie de gôche rejoint ses frères serviteurs des riches et du patronat le plus fanatiques du profit contre les peuples. Bref, ils renoncent avec enthousiasme à une vision du monde et de l'action collective qui demeure la nôtre.
Ils renoncent à leur raison d'être , signant ainsi l'agonie d'une représentation politique entièrement dévoyée, dévouée à une infime minorité qui n'a besoin de rien et obtient tout.