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petits pas, obstinations diverses

La poésie comptant pour rien les nuages d’acier sur l’éternité promise

 

a poésie contemporaine a fermé les yeux

 

obturé les oreilles et tué les murmures

 

la poésie contemporaine papote sous

 

l’acier et les micros

 

les faces gravées aux pixel près

 

les sourires pré-vendus par IA

 

les tranches de vie emballées sous haine

 

les bouches crachant un monde de murs adorés

 

les yeux encodés écran après écran

 

 

 

la poésie contemporaine a tué Char

 

Rimbaud Darwich

 

et surtout Prévert

 

la poésie contemporaine célèbre les poutres brisées

 

d’une église en carton mouillé de pluies artificielles

 

pendant

 

qu’on clôt les usines comme chapitres illisibles

 

qu’on lâche les meutes sur cités impies

 

qu’on vigile les CAF contre la cohorte des brisés

 

qu’on attache les mains tendues vers l’assistanatocratie

 

qu’on aboie

 

qu’on gaze

 

qu’on mutile

 

qu’on tue

 

 

 

la poésie contemporaine avance sur les décombres

 

la fleur au stylo

 

salue les roses plastique avant de partir d’un éternel lamento performé comme la folie tranquille sous

 

les échardes plantées en corps nus sur trottoirs avalanchés

 

les couteaux dressés à trancher du musulmanoïde

 

les faces géopolietriques de la direction des Ressources Inhumaines

 

les robots à lexo boulot dodo tranchant dans leur propre existence exsanguinée

 

les poètes relookés en désodorisants irré_vocables de papiers peints

 

les grilles posées sur tout sentiment de l’horreur à venir

 

 

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