petits pas, obstinations diverses
Par alainLasverne
a poésie contemporaine a fermé les yeux
obturé les oreilles et tué les murmures
la poésie contemporaine papote sous
l’acier et les micros
les faces gravées aux pixel près
les sourires pré-vendus par IA
les tranches de vie emballées sous haine
les bouches crachant un monde de murs adorés
les yeux encodés écran après écran
la poésie contemporaine a tué Char
Rimbaud Darwich
et surtout Prévert
la poésie contemporaine célèbre les poutres brisées
d’une église en carton mouillé de pluies artificielles
pendant
qu’on clôt les usines comme chapitres illisibles
qu’on lâche les meutes sur cités impies
qu’on vigile les CAF contre la cohorte des brisés
qu’on attache les mains tendues vers l’assistanatocratie
qu’on aboie
qu’on gaze
qu’on mutile
qu’on tue
la poésie contemporaine avance sur les décombres
la fleur au stylo
salue les roses plastique avant de partir d’un éternel lamento performé comme la folie tranquille sous
les échardes plantées en corps nus sur trottoirs avalanchés
les couteaux dressés à trancher du musulmanoïde
les faces géopolietriques de la direction des Ressources Inhumaines
les robots à lexo boulot dodo tranchant dans leur propre existence exsanguinée
les poètes relookés en désodorisants irré_vocables de papiers peints
les grilles posées sur tout sentiment de l’horreur à venir
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