petits pas, obstinations diverses
Par alainLasverne
ille aînée des cuissons ordonnait à feu vif sucs et odeurs
les condamnés à grande faim béaient enfin d'aisance
en ces temps, les yeux de l'enfant ne perdaient rien de l'épiphanie
la chaude poêle inventait le désir, promettait satiété
nous croisions alentour, la grande poêle n'était pas la seule usée
le feu sans répit prodiguait ses ardeurs
je et nous étions trois à la maison des odeurs, la mère, le père et moi
quand venait l'heure de la poêle elle me servait de l'enfance
calcinée, cabossée, vieille servante des rites demeurait
sans manières de grande tablée elle servait du simple
à l'heure du partage familial elle trônait au centre
sa chaleur nous promettait la fusion
au moins pour un repas nous étions la tablée trinité
à mélanger nos cœurs d'une même bouche
nous n’avancions rien d'autre que ces petits bruits savoureux
tandis qu'elle se vidait, larguant sa chaleur dans des parchemins à dérouler bien plus tard
l'objet contemporain tient sa surface anodisée à distance des peaux savonnées
en son sein d'acier copulent des nourritures appauvries
odeurs, fumées, chaleur disparues en milieu céramiqué
l’œil s'égare sur la surface nutritionnelle parfaitement calibrée
et méconnaît les parchemins.
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