petits pas, obstinations diverses
Par alainLasverne
le Président ne brille plus
au-dessus de sa tête un vide
jaillissent des lys et des brins de chiendent
chienlit chiens
saturent les oreilles
colonisent l’espace
de belles manières
bienvenue Président
le jour où Marianne pleure
le Président a les yeux clos
elle crie elle griffe elle tempête
sa fureur redessine l’espace
abolie les mirages dorés
défait les avenirs privatisés
le jour où Marianne frappe
boum-boum Président
tremble la Majesté
s’affolent ses haut-parleurs
car les rues en crues
les champs en jachères
les chants arc-en-ciel
irriguent les artères
les immeubles se parlent
du comment et du quoi
et jusqu’où
la fin du ciel promis
Président
le jour où Marianne martèle
boum-boum les casques sonnent
retraite
boum-boum Président
alors le Président prési-dents
alors d’impérieuses brûlures
dévorent les confins agités
haro sur les petits bonheurs de traverse
sus aux petits insoumis
je suis là de toujours et
à jamais vous ne saurez être
sans Moi
la où Marianne rêve la nuit culbutée d’étoiles
le jour fourgue encore clarté et rosée sans quartiers
les chants brûlent toujours braise en douce
Marianne genoux après genoux
en avant
courbe la fatalité au creux de sa rancœur
prépare sans cesse l’envol anonyme
de ce dont elle ne sait pas encore
le nom
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