lle parle à l’oreille de l’incertain
assise au coin du feu
au bord des fantômes
les mains autour de la lumière
journée de nuages et d’amertume
au soir une bête morte pour la vie
elle étrenne la peau de la bête généreuse
l’homme au fond de la caverne
dort loin de la faim
et de la peur
la bête est morte
merci au vent aux lances à la fureur
à la grâce de la vie
elle se lève à l’appel
frémit son corps brûle sa tête
frémit la nuit et les bêtes à venir
les murs de la caverne se penchent
un doigt de suie s’élève
le temps mémoire souffle
le cœur du présent noircit
sur la paroi glisse la bête
au bout du doigt
pleine de sang et d’innocence
la bête
la bête de suie
galope vers sa fin
aux parois ourlées de lumière
dans la nuit est née la bête
elle court au bout de l’index
s’élève vers le ciel
des bêtes désœuvrées
sur le mur la bête achevée
traverse la créature à ses pieds
son sang s’appelle faim
sa vie s’appelle mémoire
sa forme s’appelle humanité