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petits pas, obstinations diverses

Je rêvais de l'Amérique

 

 

Je rêvais de l'Amériquee rêvais de l'Amérique

 

Une pluie d'étoiles annonçait le sommeil

 

Je rêvais de l'Amérique

 

Là où les hommes touchaient le ciel

 

 

 

Sans escale et sans retour

 

Je traversais les landes de Morphée

 

Aveugle mendiant à travers les ombres

 

Pauvre passager d'un navire inconsistant

 

 

 

Là-bas, il paraît que demain n'est que pour quelques-uns

 

Les hommes qu'on croise ont les paupières lourdes

 

De leur destin empêché

 

Ils enroulent avenir après avenir dans d'interminables couches de papier

 

Cadeaux monstrueux qui toujours retombent face à demain

 

 

 

Là-bas, la terre tremble, vomit, s'effondre

 

Engloutit le passé sans prévenir

 

Errent des êtres qu'on ne saurait regarder sans dégoût

 

Leurs corps courbés vers un interminable labeur

 

N'est que plaie barrée d'un immense sourire

 

 

 

Je ne rêve plus depuis longtemps à l'Amérique

 

Les étoiles sur mon berceau ont pâli

 

Dans mes songes mi-éveillés

 

Des fracas soudain réveillent mes sueurs

 

 

 

Je sais qu'elle s'en va de par le fond, là-bas

 

Peut-être vont-elles se lever

 

Ces armées anciennes par l'Amérique broyée

 

Vont-elles se glisser dans les allées d'airain ?

 

Vont-elles semer un rêve au cœur des cervelles d'argent ?

 

Vont-elles placer des miroirs dans les rues mortes ?

 

Vont-elles semer la mort imaginaire dans les palais ?

 

 

 

Elles sont encore transparentes, ignorées et moquées

 

Leurs drapeaux portent des étoiles noires par milliers

 

Des milliers de fantômes lèvent leurs drapeaux

 

Sur un navire sans destination désirable

 

 

 

Je leur souhaite d'arriver au bout de leur tâche

 

Qu'on sache enfin dans ces antres grandioses où on polit les étoiles de papier

 

Que ces fantômes ne sont que les multiples parcelles de l'âme vivante

 

Que toutes ces ombres meurtries qu'on ne veut voir

 

Que leur marche lunaire est la seule lumière

 

 

 

Alors, je pourrais m'éveiller à mes rêves insouciants

 

Et nager sans hâte vers mon destin

 

Loin, très loin de l'Amérique

 

Avec mes frères fantômes si pleins de chair dans la lumière du jour naissant.

 

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A
Merci. pour cette poétique réponse, René. Ton message désenchanté me dit que toi aussi tu ne rêves plus de l'Amérikke. Welcome in the cruel world.
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R
C'est une image que colporte le rêve. C'est toujours mieux ailleurs, Alors, Tu as rêvé de l'Amérique,<br /> Comme tant d'autres , parcourant les mythes, et celui, bien entretenu, de la géante de cuivre, portant haut la flamme, et ceinte, Comme pourraient l'être ceux qui s'en réclament,<br /> D'une bannière aux multiples étoiles, Etoiles blanches sur un bleu profond, parfaitement alignées, comme les tombes, dans les cimetières de la liberté, des soldats ( américains, justement).<br /> « America, America » d'Elia Kazan, révèle le parcours de l'immigrant, prêt à affronter tous les obstacles, pour réaliser son rêve, qui coïncide aussi à la perte de son identité, parti pour un voyage sans retour.<br /> Vivant de l'intérieur la sensation de déracinement malgré son désir d’appartenance . Les hommes qu'on croise, n'ont plus le visage des conquérants. Seul le commerce porte à le croire :<br /> Ils ont les paupières lourdes ; Ils ont englouti leur passé, Et n'ignorent plus que , sur la bannière, Les bandes rouges peuvent être aussi, Un chemin de sang,<br /> Comme l'a été celui de millions d'hommes, Importés comme esclaves, Il n'y a pas si longtemps.<br /> Tu as rêvé d'Amérique, Mais les étoiles ont pâli, Et le ciel est sale. La liberté tant vantée, est surtout celle de faire de l'argent.<br /> C'est d'ailleurs à leur poids en dollars que rivalisent ceux qui ont réussi. C'est une partie de l'Amérique qui fanfaronne, qui joue de sa sur-puissance, va faire la guerre au Viet-Nam.<br /> Mais il y a l'autre côté, qui étend ses bras de pieuvre Les « raisins de la colère », Celui des hommes meurtris, Dont on ne parle pas .<br /> Eux connaissent l'Amérique de l'intérieur, Et leur destin empêché les enfonce dans la catégorie des « loosers » : Leurs songes ne sont pas les mêmes... ; Les étoiles se sont changées en pluie de larmes...<br /> --- Donc, tu ne rêves plus d'Amérique ?<br />  <br /> -<br /> RC
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