e petit battement de l'isocèle n'empêche pas la lumière de le traverser. Une fontaine dans l'azur, une porte sans cadre autre que les lignes arachnéennes de la figure.
A moins qu'il ne pivote d'un côté à l'autre, incarnant la traque technologique de l'ennemi. Alors, il bipe, alors il décante les possibilités d'où la mort viendrait, où la mort viendra, pour projeter sa mort à lui, un millième de seconde en avance.
Les formes génériques de l'isocèle, comme celles du trapèze, s'enfoncent très lentement dans les murs de Lascaux. L'isocèle fait, aujourd'hui, son chemin dans le monde royal des archétypes. La soucoupe volante le sait, l’œil mystique, saisit au creux d'un triangle, le sait.
L'isocèle s'impose comme le triangle le plus intime. S'il convoque la source, alors le bonheur de la femme il salue en écartant ses branches. Isocèles du monde entier, la coexistence érotique des hommes et des femmes a besoin de vous.
Combien de grains de sable faut-il subtiliser à la mer pour incarner un isocèle ? Peut-on ne pas sauter de joie à la pensée que ses côtés non parallèles se rejoignent toujours ?
D'un côté, la poésie est un acte gratuit. A la base, le poète attend la reconnaissance non pas de lui-même, mais pour sa figure idéalisée, son double de lumière. D''un autre côté, la poésie est un acte gratuit. Plus la base est assurée, plus les côtés seront librement plantés.
Quand le poète sera mort reconnaissant, on viendra déposer sur sa tombe de grandes brassées de larmes et on échangera des cartes de visites noires avec de toutes petites lettres gravées en blanc, on parlera d'investir le champ et d'associer nos capitaux culturels, on glissera une main autour d'une hanche en deuil, dans l'affliction la plus sincère. On a besoin de la gratuité, oyez, pour qu'ils s'échinent là-bas en dessous, et sécrètent ce papier illisible qui fera vendre le reste, avec la bénédiction gratuite du poète reconnu cent pour cent gratuit.
Persistent les lignes de l'isocèle. Je les aime, elles me parlent d'une conjonction au sommet d'une vague ou dans un regard volé un matin gris, quand l'automne s'amène avec ses plus belles pluies.