on doigt glisse sur le galet
Cherche d'invisibles traces
Du temps évaporé dans la masse
Millénaires lovés dans le creux de ma main
J'aurais dû poser un galet sur chaque pas du fantôme qui déjà là-bas s'éloigne
Trouver peut-être une pierre immense et violemment colorée
Prête à s'user à ma place quand je la convoquerais au milieu de l'appartement
Sur la table ou fument les restes de mes pensées
Galet en connaît un rayon sur les horloges, les cerfs et les fantômes
Sa bibliothèque ne pèse sur aucune étagère
Je sais qu'il sera là quand je ne serai plus
Et je l'aime pour ça.
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Galet II
Ne chante, ni ne rit, ni ne souffre, ni ne gémit,
Galet sens-tu la douceur de ma main ?
Les millénaires fluent et refluent au balancement de la mer
Nulle autre que ma main ne les suit
L'onde va et revient, cherchant mes mémoires de géants innomés
Galet, combien de générations poses-tu dans ma main ?
Tu es poli, tu ne me diras rien que je ne veuille exprimer
Galet, j'aimerais croire maintenant, tant qu'il y a lumière et espoir à ma fenêtre
Déjà tu refroidis.