es coups traversent les couches autrefois attentives
les attentats intimes ne réveillent plus la candeur des commencements
les brutalités désagrègent l’espoir à la vitesse d’une brûlure
nous hommes femmes enfants pour combien de temps
temps de gorges laminées
temps de kapos veillant au cauchemar
temps d’approfondir nos cellules grises
aux marges des trottoirs insanes
des bulles haineuses crèvent dans l’indifférence
les plaies communes entament la fleur humaine à cœur
et roses anciennes et tendres bourgeons fanent à leur tour
les mêmes ponts rongés mènent au grand nulle part
plus de pas moins de direction
plus on traverse moins on arrive
la citadelle affiche ses horizons prison
la citadelle promet les avenirs prescrits
la citadelle encadre les pensées hors-cadre
un crime permanent se commet dans la citadelle
il s’appelle pouvoir
il se prétend devoir
l’ombre rêve de clarté sans projecteur
l’ombre rêve de rongeurs sans limite
l’ombre rêve d’un long voyage en négatif