i je devais décrire ce bureau
Décrire son labyrinthe pour épuiser l'artifice
J'écrirais comme un jour d'hiver
Tout est dit et tout reste à décrire
Il le sait, lui qui a trouvé sa forme
Ce bureau s'est auto-décrit
Quelque chose en noir qui soutient
Garde-à-vous, le géométrique en deuil vous scrute
Ô combien d'écarts sémantiques le noir bureau a t-il repoussé...
Mon bureau est une main qui ploie les nuques
Celui qui ose se poster devant lui
Soir ou matin
Celui qui persiste à s'asseoir pour décoller un instant
Á la suite de sa page d'écriture
Doit se plier aux angles noirs
Se perdre dans l'insondable surface
Quatre-vingt centimètres par quarante-neuf et demi
Moi qui suis le bureau et le noir
Le commencement et la fin d'écrire
Je dis, respirez lentement
Pensez à tout ce temps en sa compagnie
Donné ?
Non, arraché au renoncement
Brûlé sur les pas de l'inspiration
La forme profonde de tout écrit est
Cachée dans ce bureau noir
Comme un soleil levant
Genoux pliés, tête traversant l'espace de l'écran
Des heures avec pour seul compagnon
Un bureau
Attention
Á bien choisir.