les mots viennent de nous
de nous pourrait-on dire
de chacun de nos restes
de nos fantômes saignant sur l'horizon décoloré
de l'histoire fatale de chacun cloué sur la multitude
de ces millions d'années d'efflorescence du paradigme sacré
des éons alphabétiques encore à épeler
encore à épeler
encore à épeler
dans le tendre sein d'une mère un diplodocus
balbutie encore
le présent
encore le présent
le présent
glisse ses échos dans le creux de nos histoires
détachées diffractées
l'homme se croit
un détour de lui-même
tandis que ses pieds marchent toujours
dans les pas anciens
vers l'avenir
l'avenir
vers l'avenir