es extra-terrestres m'ont toujours intéressé, je crois que ça me vient des heures passées le soir, quand j'étais enfant, allongé dans le champ prolongeant la maison parentale, à mirer les étoiles jusqu'à qu'elles semblent s'approcher pour danser dans la voûte du ciel. Là-haut c'est si beau que ne peuvent en provenir que des êtres magiques qui nous apporteront la vie, qui n'a rien à voir avec notre existence dans la glaise.
Et donc, cinquante ans plus tard je les attends encore. Je ne les espère pas du tout gris ou verts, sortis de l'Atlantide ou Annunaki de Planète X, ou autres, mais plutôt tolérants, généreux et peu imbus d'eux-mêmes.
Si je m'inquiète un peu, finalement, c'est qu'ils sont quand même sacrément en retard sur le temps qui leur est imparti pour apparaître, c'est-à-dire entre 1954 et autour de 2035, si tout se passe bien pour moi.
Autre sujet d'inquiétude plus grave, parce que je n'en maîtrise rien, c'est l'avancée du monde. Au programme coups de menton, mensonges tous azimuts, guerres et écarts abyssaux entre riches et pauvres. Ca ressemble tout à fait à une restauration de l'ordre honni et détruit il y a trois siècles. Les dirigeants des principaux pays industrialisés prenant un ton et des décisions tout à fait autoritaires, tout en multipliant les forces et les moyens policiers.
L'atmosphère terrestre est explosive et pas seulement à cause du réchauffement climatique que Mr Trump, le milliardaire auto-proclamé sauveteur des multitudes misérables d'états-uniens, ne veut pas voir.
Mais la lumière est au bout du tunnel. On va rencontrer des E.T. , c'est programmé. La NASA a créé un poste de nettoyeur pour empêcher que les E.T. Ne nous contaminent, et l'inverse. Le METI, enfant du SETI, va lancer une batterie de messages laser vers l'exoplanète habitable la plus proche pour contacter les intelligences extra-terrestres qui vivraient là-bas. L'ONU a une division spécialement consacrée à l'outre-espace et ses potentiels capitaines d'industries extra-terrestres, l'Office for Outer Space Affairs. Certains avancent même qu'ils sont déjà là, en touristes, en observateurs, et même en partenaires. Comme si, finalement, il n'y avait qu'à vendre pour trouver un terrain d'entente, une vision du monde, des désirs et une culture commune. Non seulement, on est dans le conte de fée. Conte venant du FBI et autres CIA, donc parfaitement sujet à caution.
Qu'importe. Les faits tendent tous vers une évidence : nous sommes tout près de la rencontre du troisième type. Une nouvelle ère s'ouvre. La technologie va reprendre des couleurs, on va pouvoir nettoyer la poubelle Terre. Et si même les E.T. n'y arrivent pas on laissera tomber cette vieille demeure décrépite pour une planète toute neuve, grâce à l'hyper-propulsion, les tachyons, les gravitons et autres trous de vers que nos amis étrangers nous offriront. Les sciences, la philosophie, le politique même vont prendre un coup de frais, confrontées qu'elles seront à l'altérité, régénérées par une différence aussi définitive que supérieure et bienveillante.
Pas de problème, ça va aller. Les boys seront au commande. Les USA assument le contact pour la planète entière et les bénéfices pour eux, suite aux deals qu'ils entendent bien conclure avec les hommes d'affaire d'outre-espace. Fascinant et merveilleux, promis. L'avenir reprendra sa marche en avant, le pays de la Liberté confortera son trône et tout sera bien, selon les règles de l'Oncle Sam et de ses potes E.T...
Bien sûr que ça va mal finir. Débarquer sur une planète unie sous la houlette du berger sinon le plus belliciste du monde, du moins le plus puissant et le plus adorateur de la force comme mode et norme de résolution des contacts/conflits, il faudrait un miracle pour que ça se passe sans casse.
On peut parier que l'éclaireur représentant l'Humanité, au sens le plus altruiste, créateur et tolérant s'appellera Pentagone. Lequel poursuivit jusqu'en 2012 un black project d'études sur les E.T., financé à coups de milliards de dollars.
On peut également s'attendre à ce que rien ne change pour la planète, vu que les militaires vont recevoir des êtres qui, les voyant, ne mettront pas longtemps à ressentir et comprendre, à tout le moins, la menace portée par les humains. L'exhibition de puissance et de brutalité des Rambos d'outre-atlantique énervera, contrariera ces êtres venus nous rendre visite. Il faut espérer qu'ils auront une intelligence et un niveau de maîtrise suffisant pour ne pas se laisser aller à utiliser leur niveau technologique supérieur et désarmer, si ce n'est éliminer, leurs belliqueux hôtes.
De toute façon, pas d'inquiétude, on peut raisonnablement croire qu'on ne découvrira que par la bande, des années plus tard, que des E.T. sont venus et ont été reçus. Avant de repartir aussi sec, sans espoir de retour.
Dernière chose; Comme les fiers démocrates US, civils ou militaires, démontrent un mépris du peuple et un recours au mensonge constants, il faudra s'attendre à ce qu'on nous serve, quand les autorités estimeront que c'est le moment, des fariboles complètes quant à la nature et les volontés des extra-terrestres.
Nous ne saurons donc pas ni quand ni comment les E.T. sont passés sur Terre, mais nous aurons la ferme conviction qu'ils ont été mal reçus, en secret et par une petite élite auto-proclamée. C'est à ça que sert l'expérience, chez les humains ordinaires.
Amis extra-terrestres qui me lisez, si vous songez à venir sur Terre, laissez chez vous l'espérance d'être accueillis par des êtres responsables, intègres et ouverts. Attendez donc un peu, patientez, la Terre ne va pas s'effondrer sur elle-même. Du moins pas tout de suite.
Quand les USA seront passés à l'arrière-plan et leur arsenal démentiel sécurisé par la communauté internationale, nous vous ferons signe et vous pourrez enfin venir et nous aider, peut-être, à sortir du bourbier dans lequel ce gouvernement mégalomane et dictatorial situé entre le Canada et l'Amérique du Sud, nous a mis.
Ce qui ne veut pas dire que vous ne devrez pas faire bien attention où vous allez poser le pseudopode. Beaucoup d'autres pays se sont calqués sur le désastreux rapport au monde du gouvernement US, à commencer par la foultitude de nations qu'il a menacées et agressées et qui se sont mis en mode paranoïaque, syndrome de stress post-traumatique. Sans parler des gouvernement acquis à la domination US, ou achetés par le dollar.
L'humain confronté aux extra-terrestre va devoir convoquer le meilleur de lui-même, avant tout pour comprendre. Le défi étant que ceux qui établiront un contact, rencontreront l'Autre, chercheront une identité dans ce qui est, par définition, différence. Ce que nous devrons donner aux extra-terrestres c'est avant tout une définition de l’humanité, comme ils doivent nous donner une définition de leur monde.
Pour Platon tous les vivants jusqu’aux dieux sont des « animaux ». Les animaux sont-ils l'humanité n'est donc pas une question dépourvue de sens, d'autant que beaucoup se réfèrent à leurs comportements comme archétype d'une humanité généreuse, dénuée d'arrières-pensées.
Tout cela pour dire que n'avons pas de définition de l'humanité. Devant ce manque initial, les extra-terrestres ne sauront avec qui/quoi faire contact, ou auront – cas le plus probable – un contact partiel et partial qui les trompera, et, à terme, décevra nos attentes comme les leurs. Ce qui pourra entraîner, la rupture, l'échec d'un contact réel, fertile. Ou conduire à du donnant-donnant d'objets, de techniques, dans la peur et la restriction la plus totale, dans la surface des choses. Ce qui tenterait sans doute les puissances d'argent aux manettes de notre monde. Elles verraient sans doute d'un bon œil un remake de la colonisation, avec verroteries diverses et E.T. comme bon sauvage.
Un contact dramatiquement pauvre et en-dessous de ce que nous sommes et pouvons attendre, trop souvent montré dans les feuilletons basés sur les rencontres E.T./humains, ou eux et nous sommes des soldats ou des envahisseurs. Dans les deux cas , ce sont les armes qui parlent.
Certains, les plus stupides ou les plus cupides, jugeront que les armes peuvent fonctionner comme un rasoir d'Occam sur une situation dans l'impasse, impossible à faire évoluer, prise qu'elle est dans un étau. D'un côté le contact, la rencontre impossible faute d'une humanité réellement (re)présentée, de l'autre une rencontre effective mais absolument singulière, où ceux qui rencontreront les extra-terrestres s'arrogeront le statut d'Humain, avec l'arbitraire fatal de la chose, qui conduira à un manque de perspective total pour l'ensemble de l'humanité. Il faudra donc à terme rompre le contact, du côté extra-terrestre comme du nôtre. Car ils seront peut-être, eux aussi, confrontés à cette aporie : donner une forme, une unicité, représenter par un des leurs la nature possiblement multiple de leur espèce.
Établir une relation guerrière ou d'affaire ne fait absolument pas avancer la civilisation, les civilisations. Tout le monde sait ça, sauf les USA qui s'obstinent à écraser de leurs bombes des pays entiers et parachever la destruction physique par la destruction de l'histoire, de l'identité, donc du devenir des peuples où ils « exportent » la démocratie.
Nous n'aurons rien de plus, avec des E.T. considérés comme Bill Gates, Rambo ou Sauvage, en termes de valeurs, de compréhension de nous-mêmes et de notre nécessaire rapport au monde. Voilà ce qui est en jeu dans la rencontre à venir avec des extra-terrestres. C'est nous-mêmes que nous allons rencontrer, une humanité plurielle, pourtant pleine de possibles. Sommes-nous capables d'épeler un nom propre qui soit notre commun, puis donner de nous-mêmes pour qu'Ils nous offrent ce qu'ils sont ?...