petits pas, obstinations diverses
Par alainLasverne
vance, tout est rouge sombre sang
Avance, les pavés, l'asphalte, trébuche
Qui la voit arpenter sandale chuintantes
Qui la voit se dit que vieillir elle n'a pas
Qui la voit ? Mais qui la voit personne, car personne
Qui saurait la voir et dérouler le temps passé dans une exclamation
Avance tout est bleu, tout est tendre, du trottoir aux cheminées
Avance, les fenêtres, les volets, frissonne
Elle connaît tout d'ici, tout de là-bas où elle va déboucher bientôt
Elle connaît la misère qui frayait déjà avec le passant
Elle connaît les façades des boutiques telles qu'elles s'ouvraient
Elle connaît son appétit tel qu'alors il dévorait les coins de murs et les pans de ciel
Elle connaît ce jeune homme à la crinière dévoyée sur son visage attentif
Elle connaît ici et ici, et là, et aussi là vous étiez tous
Avance, tout est jaune comme la terre qu'elle connaissait
Avance, les enfants qui ne connaissent pas le temps
Avance, mon cœur, il est un bout de marelle encore pour toi
Avance, tu es chez toi, dans les bras de nulle part
Avance amie chère, ils te regardent venir
Avance, ils ne savent pas, ils ne savent rien des héroïnes et des doubles qui pleurent
Avance, mon dieu, il faut bien avancer et revenir en même temps
Tout est blanc sous le soleil cassé de lumière
Tout est fini et rien n'est achevé, ainsi la destinée.
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