la voix du vin me secoue
ma voute crânienne enserre des milliards d'étoiles
le temps m'appartient
souvenirs j'avale
présent et passé s'interpellent
la mort est une ridicule rumeur
l'avenir peine à suivre mes confins incandescents
les questions vont et viennent comme les oiseaux au matin
je me déploie dans la béatitude de l'ivresse
les signes dépourvus de sens
me font étendards successifs
rature et rappel
cette nuit je l'ai déjà enfantée taguée traversée
le soupirail s'entrouvre sur une autre nuit
qui n'est pas différente
me reviennent les contours flous de mes pensées
en cette nuit du passé
quelque chose veut se dire en moi
je ne sais qu'attendre et finir le verre
dans une mélancolie sans objet
comme s'il fallait que je reste nuit après nuit
sur le balcon au bord des étoiles
à attendre encore que le passé se révèle
me révèle