se demander comment font les oiseaux
et les cactus
tout ce qui n’a pas de main pleine de rien
solitude est un mot féminin
qui ne pleure pas sur commande
les hommes à la rue sont plus nombreux
les rires enregistrés aussi
tout ce qui n’a plus de main s’éclipse dans la douleur
si les trottoirs pouvaient écrire ils piétineraient les stylos
sur la façade du monde les pierres cimentent l’absence
les oiseaux et les cactus patientent en vain
une main se tend et tombe parfois une pièce
la main se ferme sur tous ces doigts dérisoires
une larme s’enfuit sur une joue
de qui de quoi
la question suivante passe la main
les cactus et les oiseaux ne pousseront jamais
la main peut même lâcher l’ombre solitaire en pleine rue
elle peut replier tous les doigts sur elle-même
les oiseaux et les cactus n’en sauront jamais rien