l ne faut pas repousser le poème qui
vient
viens à moi lumière du corps amoureux
viens panser la nuit et la mort
viens panser l'aube amère
viens tarir mes ornières
tendre la main
à tous mes autres poèmes avortés
à ce que je n'ai pu avouer parce que la sidération
à ceux que je n'ai pu rattraper avant la mort
à l'étreinte et à la fin de l'étreinte
au temps qui hurle à mes oreilles
à ces innombrables qui se gavent pour ne pas pleurer
à l'avenir comme une impardonnable erreur