Dans cette pesante réclusion, je me retourne vers la maison de papier que j'ai construite, ma bibliothèque. Extrait d'un des romans, ou autres, qui s'y trouvent. Vous pouvez faire part ici de vos spéculations sur l'ouvrage et/ou l'auteur(e). Réponse demain.
...C'est qu'en effet la passion, aux magnifiques yeux égarés, doit pâtir d'avoir à se mêler à la lutte terrestre. Pourquoi ne pas le dire, alors même qu'elle est la plus sûre d'elle, il lui arrive de trébucher dans le couloir des minutes, des heures, des jours qui se suivent et ne se ressemblent pas. Ce couloir, plafonné d'astres variables, est tour à tour inondé de lumière, crépusculaire, voire totalement obscur. Aux moindres ténèbres, tout extérieures à elles se dressent pour l'arrêter la matérialité et l'intellectualité, aux termes mêmes du conte grec – Junon, Minerve – ses rivales supplantées et ses principales ennemies.
Que ce mythe de Vénus est donc à la fois cruel et beau ! D'un amour mort ne peut surgir que le printemps d'une anémone. C'est au prix d'une blessure exigée par les puissances adverses qui dirigent l'homme que triomphe l’amour vivant.
Serait-ce l'effet de la conjonction de Vénus et de Mars à telle place dans le ciel de ma naissance, il m'a été donné trop souvent d’approuver le méfaits de la discorde à l'intérieur même de l'amour. C'est là, d'ailleurs, un thème banal de chanson populaire. La discorde vient brusquement se glisser entre les amants : rien ne l'a fait prévoir, sans c'eût été naturellement un jeu de la désarmer...