u mitant de la rue l'arbre
l'arbre ne bouge pas une feuille
un ouragan vert saisit le passant
crier l'arbre ne sait, qui s'enracine en silence
pleurer l'arbre n'oublie pas à chaque naturel retour
pluie l'imite vent le charrie
au mitan de la rue l'arbre a mal à sa peau
tu te souviens en bout de branche l'enfant pouvait
tomber de l'enfance dans l'ombre et les grilles
dans le sombre, tu savais qui guettait au pied
calculer l'arbre ne fait, qui pousse au côtés de la lumière
on aimerait des bouts d'hommes comme bourgeons
naturellement nus à pousser en cadence
dans le vide sacré du printemps
la bouche pleine de sève de savoir
va écarter les machines et les monstres téléologiques
au pied de l'arbre viens sans masque ni crainte, ni remord d'ailleurs
il faut reprendre ton ébauche
tes statues de ferraille saignent
la rouille s'habituera tu sais
à enrober machines et maladies
Au mitan de la rue l'arbre ne fait plus signe
à voir branches lasses et feuilles perçées on a mal à l'intime
à ignorer le bruit de la vie pressée
à bloquer ses pieds aux portes du temps
on a mal à l'arbre
on a envie de ne rien nommer de ne rien
masquer de l'arbre échoué en goudron.