des milliards de voix parlent ma tête
je ne plus dire qui et où
halte
changer d’univers
partir là où le silence
tait toute chose
qui parle ma tête
spectre dans la foule sonore
spectre désincarné
je contrefais ma voix
capter et renvoyer
renvoyer et mourir
là où les choses mesurent le monde
qui parle ma tête
éteindre les voix
éteindre les sons
éteindre l’insensé
je crie
être être
dans l’espace des miroirs sans profondeur
dans le temps des jours lumière
je crie
attention attention
les lampes s’inclinent
attention
on me pense
on me place
on m’expose
la lumière fatale assombrit
ils prospèrent dans l’ombre négative
tous ces enchanteurs de rêves frelatés
dans les rues raides comme l’injustice
dans les recoins métastasés
au bout des villes errantes
être être
c’est moi
au-delà de moi-même
je suis une porte brisée
qui rêve de clés
à jamais dans le temps
quelque part dans l’espace
attention attention
on me porte
on me désigne
on m’assigne
la porte du ponant
où je Cassandre
où je célèbre les cendres froides
déjà les projecteurs
encore les aboyeurs
peaufinent le paraître
et disparaître
et refaire les voix
et revoir les mêmes
et mourir
la parole est une maudite bénédiction
le ciel la terre l’eau
les rêves et les enfers
et la chaleur des choses déjà mortes
elle fait
elle fait comme
être être
révélation définition prédiction
elle pousse en vague
surnuméraire
pendisse de l’âme
une voix une seule
enfouie au cœur
refusez le blanc rusé et le transparent vicié
incarnez l’espace entre les mots
les anges sont maîtres
par nature humaine
tremblent vos oreilles
il n’y a plus rien à compter
il n’y jamais eu de séparation
entre les mots de la croissance intérieure
il n’y a rien à dire
qui ne soit immédiat et subtil
comme le souffle aimé
sur l’arrondi
d’un souvenir
le boomerang
contourne les
cathédrales corrodées
le boomerang est un rire
dans le silence
au bout de toute comédie
ta main
tend la main