à-bas, la montagne tolère des milliers de fourmis sur ses flancs
Pyrénées plus sauvages que ne le croient les processions
La lumière y cogne parfois la tête à perdre l'équilibre
L'espace distend la mesure
Le roc sabote le pied
Méfiez-vous d'un lac au-delà des caillasses ordinaires et de la chaleur tempérée
Là-bas, la beauté perfore les défenses
Le promeneur bredouille dans une langue qu'il croyait oubliée
La rive d'en face est proche du fou, compagne de la nuit qui bien trop tard fondra sur lui
Agenouillé sur ces roches épuisés de n'avoir pu rouler vers cette eau suspendue
Lumière donne, lumière cogne
Lumière n'irrite pas un instant les nefs de glace planant sur l'azur inversé
Où est la berge du temps, où sourd l'humide liseré de l'immensité, où se cache la clé de mon humanité ?
Désunité d'espace, glacis temps coulant dans la lumière
Œuvre de vérité
Je te respecte autant que je t'admire
Maintenant je reviendrai tête haute vers ta lumière
Ne croyez pas qu'il n'est pas de prix à payer pour voir
Vous plongerez les yeux au fond du lac
Comme moi, jamais vous ne remonterez intact.