petits pas, obstinations diverses
Par alainLasverne
nous cherchons sous la terre des souvenirs
écoutez-moi vous qui dormez
dans vos pages de satin immaculé
il faut éveiller le mort
nous voulons marcher dans les vignes gonflées
comme hier après
comme demain à jamais
écoutez- moi à l’heure commune
il faudra appeler le vent
qui n’oublie personne
au bord de l’autoroute vers nulle part
un enfant mort écoute
les nouvelles balles siffler
pas de sang à l’image s’il vous plaît
pas de cris à l’écran je vous prie
l’autoroute est la ligne droite
courbe-toi pays sage
ne me demandez pas
si vous êtes réveillés
les ordres couleront le béton
sur vos vies jour après jour
les créatures dorés incendient toute
propriété ineffable
ne me demandez rien
je ne suis que le messager sans nom
courant après lui-même
éveiller l’espace et le temps d’être
celui qui n’épargne pas
celui qui connaît le sel de la sueur
qui ne tient rien
et supporte le monde
autant qu’il se déploie en lui
éveiller les fleurs acides
prêtes à pleurer sur la monnaie des esclaves
éveiller
les mains
la parole
ranimer la parole des mains
retrouver les mains dans la parole
souffrir la vérité de nos êtres nus
car nous sommes ni fin ni commencement
nous sommes la part qui se blottit contre l’autre
et l’autre encore
jusqu’à se reconnaître
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