lle avait des sandale à lanières toutes simples, si l'on pense à ses yeux
au pied du lit je remerciais les sandales de patienter
et je me jetais dans l'aventure de son corps
nos sens enroulés dans cette fameuse électricité
plus tard, les sandales étaient bleues
elles claquaient sur le lino et nous allions manger heureux, ou pas
ce qui ramène à cette roue du temps tordant le sens des montres
pour retrouver des espadrilles
les premières de l'été de quand j'en sais plus rien
trop tôt, comment il a pu y avoir un jour aussi tôt dans ma vie
mes espadrilles jaunes ne choquaient même pas le sable
quand je m'arrêtais pour acheter une glace à l'eau sur la plage des Aresquiers
qu'importe, mes chaussures d'aujourd'hui n'enveloppent qu'un élan élagué
sacré élan, ses bois touchent au ciel, il n'a plus assez d'espace
pour remarquer au passage l'humble persistance des pompes
qui le tiennent toujours par la main quand son pas tremblote
sans trahir et sans retard,
elles portent en cadence le poids de son monde
harassante danse en duo, voilà leur tâche
plient, gémissent et grincent les carcasses
en avant, toujours loin de la tête occupée à trier les nuages
elles se haussent avec diligence, la morgue du maître n'attend pas
le temps les ronge du talon
elles font de l'aise aux pieds
le temps érodent leurs flancs
pauvres chausses fidèles à l'avenir.