haque jour les machines molles
inventent l'homme à compter
chaque jour les machines molles
invitent l’homme à compter
chaque jour l’homme à face d’homme
pleure sur ses pieds d’argile
chaque jour l’homme à face d’homme
tranche ses griffes préhensiles
les machines molles à face d’homme
errent dans les sables mouvants semés
le ciel sombre de l’intérieur
sous les nuages de papier monnaie
machine molle rêve d’humanité
son cargo putrescent rêve de lave première
décompte les liasses de présent à l’avenir
creuse sa mollesse jusqu’à l’os
la certitude au fond du creuset humain
n’invite aucune réponse
à la voile à bout de souffle
d’incarner le vent de propulser le temps
six milliards de minutes
gorgées de sang
et l’homme au bout du compte
à rebours