« Je » (suis) un poète contemporain vient de naître comme série. En voilà la teneur, la raison, ou plutôt l’envie profonde.
Je est un autre enfoncé dans la vase du présent. Les mots exorcisent sa peur, son affaissement. Poète, pourquoi, comment ?… La question est mal posée par la prêtrise d’une rationalité en faillite. Dos aux mur. Contemporain, je suis là, je vois, je vis comme je meurs. Je cueille des fleurs fanées, je cultive des arbres de plastique avec soin.
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je suis un poète contemporain percé d’un trou au fond du cœur
l’eau de mer ne cesse de couler de cette plaie secrète
elle n’a pas de nom
elle s’appelle fraîcheur d’avant-pluie
elle s’appelle crépuscule
sans cesse coule incapable de s’endurcir
j’aimerais gémir en silence dans un grand lit de bois dur
et me taire enfin
elle coule et moi avec
personne ne peut l’entendre
elle n’a pas de nom son histoire est muette
dans le miroir elle glisse un flou sur mon visage
un négatif dissident
au soleil j’attends la fin de sa sombre clarté
sous la pluie je m’y soumets
la nuit je creuse l’oreille en quête de ma seule présence
sans cesse elle invente des mots qui coulent
personne n’entend
tout le monde écoute
chacun cherche son nom